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La frénésie des achats en net recul

La fièvre des achats des matières alimentaires de la première décade du mois sacré qui s’est emparée de toutes les couches sociales confondues, commence à baisser de tension avec un net recul des approvisionnements tous azimuts accompagnés d’une chute remarquable des prix des denrées alimentaires à large consommation. Citons à titre d’exemple le poulet sur pied qui est passé des 300 DA le Kg du début du ramadhan a 180 DA à l’heure actuelle, le pastèque qui affiche 25 DA après avoir surfé a hauteur de 40 DA le Kg, la tomate qui chute de moitié passant de 80 DA a 40 DA, le piment vert qui revient a 70 DA après avoir frôlé durant la première semaine les 120 DA et enfin le raisin cédé au début a 150 DA qui s’affiche entre 80 et 100 DA. Cela pour ne citer que les matières alimentaires sur lesquelles s’est exercée une forte pression et desquelles ne peut se passer aucune ménagère. Ce recul progressif des prix constaté au niveau du marché de m’chedellah s’explique par deux raisons : la première étant l’arrivage assez important de ces matières sur les étals, bouleversant pour ainsi dire les cours du marché en raison de l’équilibre entre l’offre et la demande provoqué par la disponibilité en quantités rassurantes, faisant ainsi reculer la boulimie des achats. L’on recommence ainsi à voir ceux qui raflaient ces matières par plusieurs kilos de chacune d’elle se contenter à l’heure actuelle d’une livre, la diminution aussi du volume de la bourse y est pour quelque chose. L’on commence déjà à compter ses sous et à serrer le cordon, après avoir déboursé sans compter durant les premiers jours du ramadhan. D’autant plus que la fête de l’Aïd pointe déjà du nez. Celle-ci nécessitera à son tour des achats supplémentaires et inévitables, ceci en plus de la rentrée scolaire qui arrive dans son sillage. Deux événements qui incitent les pères de familles à refouler l’ardeur des achats désordonnés, bien souvent inutiles, sachant qu’une bonne partie finit dans la poubelle, telle qu’elle a été achetée c’est-à-dire sans qu’elle ne soit entamée. Un pur gaspillage auquel la plupart des consommateurs commencent à prendre conscience. Ce qui ne peut être interprété que comme une évolution des mentalités, grâce à un réflexe de lucidité à rectifier leur système de gestion du budget familial, en écartant le superflu et les dépenses de fantaisie pour se contenter uniquement du vital et de l’indispensable. Une gestion drastique imposée par la cherté de la vie ajoutée à de multiples imprévus qui ne cessent de se manifester et de surprendre les plus prudents des chefs de familles. Le dernier facteur qui porte un frein à la frénésie des emplettes à tout va est le fait que l’écrasante majorité des marchands qui interviennent dans le créneau de ces matières alimentaires ne sont pour la plupart que des spéculateurs à fonds (capitaux) limités, qui ne peuvent pas se permettre des ventes à crédit sans risque de faillite. Ce procédé de suppression progressif des ventes a crédit est aussi appliqué par les épiceries et autres magasins d’alimentation générale. Les raisons sont identiques à ceux des marchés fixes ou ambulants. Notons enfin que ce recul des achats et les chutes des prix seront sans aucun doute déstabilisés et revus à la hausse durant la 4e et dernière semaine du Ramadhan, pour ne revenir à de meilleurs sentiments qu’après la fête de l’Aïd.

Oulaid Soualah

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