Habituellement, avant le Ramadhan de quelques jours, de nombreux gargotiers changent subitement d’activité pour « se spécialiser » dans la préparation de la Zalabia, gâteau très prisé par les citoyens en ce mois particulier. Pour cette année, il nous a été donné de constater que cette activité n’est pratiquée que par deux commerçants, un Tunisien et un Algérien, juste à côté de la pompe à essence du centre-ville. Sinon, on ne voit que de petits revendeurs qui exposent sur des tables de fortune quelques kilos. Si l’activité a baissé c’est parce que le produit coûte excessivement cher. La Zalabia est cédée entre 200 et 250 dinars. D’ailleurs, on ne voit plus ces files d’attente devant ces deux échoppes. « Il n’y a pas que la Zalabia à acheter. Et puis, tous les autres produits ont augmenté cette année. Vous n’avez pas fait un tour au marché? », nous lance un passant. Tout comme ce dernier, nombreux sont ceux qui n’ont pas goûté à ce gâteau depuis le début du mois. « Au lieu d’acheter un kilo de Zalabia à 250 dinars, je préfère acheter des fruits. C’est le mois de la piété et il ne faut pas être gourmand. L’essentiel est d’avoir chez lui les produits de première nécessité », précise un autre client. Si nous évoquons la Zalabia, cela ne veut pas dire que les autres gâteaux sont plus vendus. Ni les gâteaux de pâtisserie ni Kelb El louz ne sont écoulés en grande quantité. « L’an dernier, un morceau de Kelb El louz était vendu à 20 dinars, cette année, il l’est entre 25 et 45 DA pour le mahchi. Pour une famille de six personnes, faites les calculs ! », pense une autre personne. En tout cas, il faut dire qu’un un père de famille doit dépenser au minimum mille dinars et cela sans compter les autres produits. A deux semaines de la fin du mois de carême, déjà les parents pensent comment supporter le poids de la rentrée scolaire, eux qui se trouvent déjà laminés par de nombreux événements durant l’été avec les fêtes familiales, les réceptions et les vacances.
Amar Ouramdane