Deux ans après la sortie de son premier CD intitulé sersse alnim oureligh win thasnath, Saïd Imcissen sort son deuxième album de 14 titres intitulé lqella (le manque). Doué d’une voix sublime, Saïd se lance en solo dans une aventure des plus merveilleuses. À ce titre, il se propulsa parmi les chanteurs les plus populaires et les plus prolifiques dans la région. Ce jeune chanteur s’impose ainsi par un style tirant ses origines du folklore kabyle. Rencontré juste après la sortie de son deuxième album, il s’est livré à nous en toute spontanéité et sincérité.
La Dépêche de Kabylie : Qui est Saïd Imcissen ?
Saïd Imcissen : Je suis un jeune originaire de la commune de M’cisna, (Imessissen en kabyle), plus exactement du village Ighil Ouantar. Âgé de 30 ans, mon vrai nom est Azzoug, je me suis attribué ce sobriquet d’Imessissen par apport au nom de mon aârch et j’espère le représenter comme il se doit car c’est l’une des plus anciennes principautés de Massenssen (Massinissa). Pour ce qui est de mon tempérament, je suis comme tous les jeunes Algériens tout court et comme disait Enrico Macias : « Je suis comme les Orientaux, je parle fort, je parle trop ».
Comment êtes-vous venu à la chanson ?
Épris de chanson kabyle depuis mon jeune âge, je me suis investi tôt dans ce domaine. Je suis passé par les chemins les plus sinueux tout comme les chanteurs qui m’ont précédé. J’ai beaucoup écouté et fredonné allant d’un répertoire à l’autre, par amour et incantation, c’est de l’allégeance au métier lorsqu’on considère que dans chaque métier, il est exigé du postulant un minimum de connaissances pour y accéder. En aucun moment, je n’ai douté de mes capacités.
Y a-t-il quelqu’un qui vous a aidés ?
Tout à fait. Mes débuts étaient dans mon village natal sous les accommodements de Zahir Habtiche, à qui je dois respect et considération, c’est avec lui que j’ai appris les premiers enseignements et mes premiers pas dans la chanson. C’est lui qui a fait les arrangements de ma première chanson. La nouvelle a vite circulé et c’est ainsi que j’étais sollicité par Smail Kherbouche avec qui j’ai composé toutes mes chansons. C’est sous sa bénédiction que je fus ce que je suis aujourd’hui, il m’a tenu la main et il m’a guidé tout droit vers la célébrité. En peu de mots, je dirai que c’est mon El Badji à moi.
En tout, combien de chansons avez-vous composées ?
Quatorze chansons en tout, c’est un assemblage de deux albums de sept chansons chacun. Pour le bonheur de mes fans j’ai trouvé utile de mettre toutes mes chansons dans mon deuxième album et c’est l’idée, aussi, de mon éditeur « SEL STAR » que je salue au passage.
Quels sont les chanteurs qui vous ont le plus marqué et inspiré?
La liste est longue, mais le chanteur qui m’a plus marqué est Rabah Lani, même mon éditeur m’en a fait cette remarque. J’aime jouer avec ma voix et tonifier les mots, à aucun moment je n’ai pensé interpréter des chansons chaâbi, mais toutes mes chansons sont teintes de ce genre, peut-être que ce sont les thèmes qui en ont décidé ainsi.
Êtes-vous satisfait de vos ventes ?
Très satisfait. Cela fait juste une semaine et j’en suis à mon troisième tirage. Je suis très heureux pour ce succès.
Un dernier mot ?
Je dédie tout mon travail à ma mère, que Dieu l’accueille en son vaste paradis. Et je remercie mon public qui me manifeste son amour, partout où je le croise, sans oublier mon maestro Smaïl Kherbouche, mon éditeur et tous ceux et celles qui m’ont épaulé dans les moments de tristesse, sans oublier notre journal, La Dépêche de Kabylie à qui nous devons beaucoup de respect et de considération.
Tahar Bouallak

