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Les habitants du bidonville de l'hôpital crient leur soif

Avant -hier, aux premières heures de la journée, un collectif des habitants du bidonville surplombant l’hôpital Krim Belkacem

a fermé la RN 25 reliant Draâ El Mizan à Bouira au niveau de l’intersection de la bretelle vers l’EPH.

Avec des objets hétéroclites et des poteaux d’éclairage public tout en mettant le feu aux objets étalés sur le long de la chaussée, ils ont bloqué des dizaines de véhicules notamment des camions de gros tonnage revenant des briqueteries d’Aomar et des cimenteries de Sour El Ghozlane. Au moment où nous étions arrivés sur les lieux, la tension était déjà vive. Munis de gourdins, ils étaient inflexibles devant la délégation diligentée par l’APC pour entamer les négociations. « Nous n’avons eu aucune goutte d’eau depuis près d’un mois. Déjà vivre sous les tôles sous une température qui dépasse les 50° est un enfer. En plus de cela, on nous prive de cet élément vital », lance un contestataire. Et les autres continuent à égrener leurs mille et une misères. « Nous n’avons pas d’eau courante. Ce ne sont que des bornes fontaines munies de quelques robinets. Ils nous donnent quelques gouttes la nuit, comme ce fut le cas la nuit précédente, parce qu’ils étaient informés que nous allions bloquer la route », a ajouté un autre. Il n’y a que quatre familles qui bénéficient de l’eau du réservoir situé dans le périmètre du bidonville, sinon les vingt-quatre autres n’ont rien » continue le premier intervenant. « Ils nous ont autorisés à faire un piquage sur la conduite prinipale et d’ailleurs nous ne manquions jamais d’eau. Un mois après, ce branchement est suspendu », ajoute un autre intervenant. Sur place, nous avons rencontré un représentant de l’APC. « C’est un problème technique. Ces habitations sont situées en haut du château d’eau. Pour qu’ils aient de l’eau, il faut fermer toutes les vannes qui desservent la ville. Alors, nous avons trouvé un moyen en leur donnant de l’eau la nuit. Mais, ils refusent d’être alimenté aux heures tardives. Nous leur avons proposé de les alimenter avec une citerne, mais ils exigent qu’ils aient de l’eau pendant la journée. Et ceci est presque impossible pour le moment. Pour l’électricité on leur a branché à partir de l’école primaire des Frères Khélifi et c’est l’APC qui paie la facture », telles sont les explications données par notre interlocuteur. De leur côté les protestataires demandent qu’ils soient desservis pendant la journée. « Comment laisser une femme seule aller remplir quelques jerricans à minuit avec toute l’insécurité qui y règne? », s’interroge un autre citoyen. La délégation a proposé à ces habitants de débloquer la route et de reprendre langue avec les autorités aujourd’hui pour discuter de tous les problèmes.

Vers midi, ils étaient d’accord à la seule condition qu’on leur donne cette eau juste après. Au moment où nous rédigions ces lignes, la route était toujours fermée à la circulation.

Amar Ouramdane

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