«Mon nouvel album sera bientôt dans les bacs»

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Née à Paris, elle y a fait ses premiers pas dans la chanson, il y a une quinzaine d’années.

C’est en fréquentant les milieux universitaires qu’elle s’intéressa à la question amazighe et que ses yeux s’ouvrent sur la culture et la chanson kabyles. Un certain nombre de concerts, émissions radios et manifestations culturelles auront jalonné sa carrière depuis 1995. Un premier album, qu’elle autoproduit, voit le jour en 1997 (Tamazight). Auteur compositeur interprète, elle est revenue en 2003 avec un deuxième album, teinté d’émotions et de sentiments, à la sensibilité accrue. Avec ses onze mélodies aux orchestrations et aux thématiques variées, Wi s sebεa igenwan est le titre très évocateur de cet opus dans lequel Taninna invitait son public à visiter son septième ciel. Depuis 2004, Tannina nous prépare un troisième album qui ne saurait tarder à voir le jour. Ay Idir est le premier extrait de ce nouvel album. Un clip, réalisé par Aya Production est d’ores et déjà disponible.

La Dépêche de Kabylie :

«Tannina », votre nom n’est pas méconnu, ni dans le milieu artistique ni parmi le grand public, mais présentez-vous quand même aux lecteurs de La Dépêche de Kabylie ?

Tannina : Je suis une chanteuse kabyle née il y a une trentaine d’années un certain 19 septembre, comme l’illustre Slimane Azem. Je suis originaire d’Ath Irathen.

J’ai vécu toute ma vie à Paris. Titulaire d’un bac A1 (Philo – Maths), j’ai poursuivi des études de linguistiques à Paris VIII -Vincennes. C’est à cette époque que j’ai découvert le milieu associatif et je suis tombé amoureuse de la chanson kabyle.

A quand remontent vos débuts et comment êtes-vous venue dans le monde de la chanson?

J’ai toujours écrit, en français surtout, depuis mon jeune age, puis j’ai renoué avec mes origines en fréquentant (puis en présidant) l’association culturelle berbère de Paris VIII. Pendant 6 ans, j’ai cumulé un double cursus de linguistique (à Paris VIII) et d’études de berbère à l’INALCO de PARIS.

Durant ces années, je découvre la chanson kabyle qui, pour moi, est un moyen d’expression sublime pour dire ses émotions et crier ses revendications.

Omniprésente sur le net, notamment sur Facebook, est-ce un moyen de promotion, de pub et de rapprochement avec vos fans, ou simplement un penchant personnel ?

Facebook est extraordinaire dans sa capacité à rapprocher les gens. C’est donc indispensable et vital pour nouer des liens. Des contacts professionnels d’abord, puis au fur et à mesure, des amis « virtuels » qui te découvrent au passage et deviennent, pourquoi pas, des fans !

Pour ma part, Facebook m’a permis de rester en contact quasi-quotidiennement avec mes collègues, amis et fans, qu’ils vivent en Kabylie ou un peu partout dans le monde. Mon nouveau clip qui circule sur ce site a considérablement augmenté ma visibilité et j’aime cette facilité avec laquelle je peux échanger, sans forcément arpenter les routes avec mes fans. Être disponible pour eux est très important à mes yeux. Le public fait l’artiste. Écrire des chansons et les chanter, c’est offrir une part de soi et un grand moment de bonheur aux auditeurs. Il n’y a pas d’artistes sans public et il n’y a pas de public sans artiste. En résumé la musique et la poésie sont ce cadeau, constamment échangé entre un chanteur et son public. C’est pourquoi j’ai décidé à plusieurs reprises, d’offrir à quelques amis et fans qui me l’auront demandé via Facebook l’ensemble des chansons de mon 2ème album. Par ailleurs, être disponible et à l’écoute, est aussi une manière d’avancer et de se forger musicalement parlant ! Si l’album que tu prépares est destiné aux auditeurs, comment manquer l’occasion d’être au plus près de leurs attentes ? Ainsi, j’échange avec eux, parle musique et arrangements, poésie et culture kabyle, comme je le ferai dans un village kabyle ou dans une séance de dédicaces. L’avantage c’est que l’on peut parler à plusieurs en même temps (rires…)

Et si vous nous parliez un peu de votre nouvel Album ?

Pour le moment, il est en cours de finalisation. Un single et le clip tourné pour l’occasion tourne déjà sur quelques radios et sur internet. Ce morceau s’appelle Ay Idir.

Si tout va bien, il paraîtra fin 2011. Il y aura 10 titres à priori, avec une ou deux surprises. Des thématiques variées, tayri, tilelli, izerfan tmettut, timeghnest, mačči d yiwet !

Je travaille dessus depuis 2003 (écriture) et j’ai commencé l’enregistrement en 2004, juste après avoir fini 7eme ciel.

Des duos en perspectives avec d’autres artistes kabyles ?

J’ai un projet d’envergure où je ferai appel à d’autres chanteurs (ses) pour des duos. En attendant, j’ai quelques morceaux que je travaille actuellement et qui sont destinés à être chantés par des duos.

Quels sont les grands rendez- vous artistiques auxquels vous avez participé en Algérie ou ailleurs?

En 15 ans, j’ai de magnifiques souvenirs, des premières parties d’artistes de talent, Rabah Asma, Ferhat imaziɣen, Fahem et, surtout, le grand Idir. Sans compter les célébrations de Yennayer et du printemps berbère, de manière régulière, ainsi que les hommages aux défunts artistes (Lwennas, notamment). Cependant, je n’ai jamais eu le bonheur de me produire deg tmurt mais ça ne saurait tarder, j’ai quelques propositions. Il faudrait vraiment que j’organise tout cela.

Quels sont les avantages pour un artiste installé en Hexagone ?

A part, peut-être, la possibilité de travailler avec des musiciens étrangers, je n’en vois pas. C’est d’autant plus difficile qu’ici les producteurs et les médias kabyles sont inexistants.

D’autres projets ?

Le troisième album arrive très vite, le clip annonce la promo qui commence en ce moment. Le site officiel arrive aussi. Et déjà arrive le moment d’entamer l’écriture du prochain. Je multiplie aussi les projets avec d’autres artistes. J’en parlerai au moment venu. En somme, que de belles choses ! Sans oublier, bien entendu, les concerts qui vont jalonner la sortie de cet album.

En deux mots, vos meilleurs et pires souvenirs dans votre carrière artistique ?

Les meilleurs sont, bien évidemment, ceux qui concrétisent un rêve de gosse. La première fois que tu écris une chanson, la première scène, la première prestation studio, la première remarque positive, tout cela on ne l’oublie jamais et c’est mon bagage ! Quant au pire des souvenirs, c’est, je pense, le désespoir de la page blanche et l’angoisse de ne pas mettre par écrit cette chanson.

Interview réaliser par Arezki Toufouti

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