Le racket “légalisé” des transporteurs

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L’effet surprise passé Tizi semble mal digérer les nouveaux tarifs du transport appliqués depuis quelques jours par les opérateurs privés. La preuve, c’est qu’à la gare routière de Kef Naädja les engueulades se font monnaie courante entre les transporteurs et les usagers depuis son ouverture avant-hier.

A vrai dire, le citoyens ne peuvent que subir cette augmentation décidée «unilatéralement par les transporteurs», pour reprendre l’expression de l’administration locale, le lendemain de cette hausse. Une administration qui s’est contentée d’un simple communiqué pour réagir après cette augmentation. Une augmentation qui est loin pourtant d’être insignifiante. 50% de hausse, rien que cela ! Pour certaines dissertes, comme celle d’Alger qui passe de 120 DA à 180 DA. Le voyage vers Béjaïa passe à 200 DA. La direction des transports et les pouvoirs publics d’une manière générale s’en lavent les mains, estimant qu’ils n’y sont pour rien dans cette flambée. De leur côté les opérateurs affirment que cette décision a été prise il y a près de deux mois. «Cette nouvelle tarification devait intervenir le 1er juillet dernier», estime un transporteur, expliquant que cette application a été retardée à cause de la grève que ces mêmes transporteurs ont observée depuis le 24 juin. «Nos dépenses ont multiplié depuis la dernière augmentation des tarifs qui remonte à l’année 2000», dit le même transporteur. Un argument qui ne tient pas la route chez les usagers qui croient dur comme fer que cette augmentation «unilatérale» a été décidée lors des dernières négociations entre l’administration et les transporteurs, après la grève que ces derniers ont entrepris pour réclamer, rappelons le, le retour à l’ancienne gare et afficher du coup leur refus «catégorique» de rallier la nouvelle gare Kef Naâdja où ils ont été affectés, comme le stipule le nouveau plan de circulation de la ville de Tizi-Ouzou. Une gare qu’ils ont fini par rejoindre, comme si de rien n’était et malgré que cette infrastructure qualifiée de tous les noms d’oiseaux, il y a à peine quelques semaines, n’ait reçu que d’insignifiants toilettages par rapport aux exigences des transporteurs. Des transporteurs qui semblent avoir trouvé leur compte. «Il fallait bien qu’ils récupèrent les 47 jours de grève, c’est pour ça que cette augmentation a été décidée. Une augmentation qui sera maintenue si l’on se réfère aux déclarations des opérateurs. «Notre décision est irrévocable», ne cessent-ils de marteler devant les voyageurs, qui n’hésitent pas à afficher leur mécontentement face à cette augmentation. Pour certains observateurs, cette augmentation est perçue comme une punition affligée aux usagers lesquels n’ont pas dégainé pour soutenir les transporteurs lors de leur grève. Quoi qu’il en soit, le voyageur se trouve pénalisé au grand jour. Au su et au vu de tout le monde, il continue à subir le dictat des transporteurs. Il faut dire que cette augmentation n’obéit à aucune logique. «50% en une fois, c’est du vol pur et simple !», semblent vouloir crier unanimement les voyageurs, qui ne peuvent cependant que subir cette augmentation. « Que voulez-vous qu’on fasse ?», se demande un usager. En effet, Ces derniers n’ont le choix que de s’adapter à cette nouvelle tarification. Une tarification qui passe comme une lettre à la poste, aidée par la situation sécuritaire qui semble avoir récupéré toutes les attentions, ces quelques derniers jours avec la recrudescence des actes terroristes qu’a connu la wilaya. En outre, ceux censés lever le doigt pour dénoncer cette envolée ne semblent pas branchés. Les élus du peuple et l’administration locale assistent en supporters à cette scène «de vandalisme» durant laquelle les usagers sont délestés de leur argent chaque jour et sur la voie publique. Le citoyen est laissé pour compte dans cette situation à faire cavaler seul…comme d’habitude d’ailleurs.

M.O.B

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