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Du temps perdu et 30 dinars de plus

Finalement, c’est le citoyen, et lui seul, qui paye les frais du nouveau plan de circulation de la ville des genets. Le plan a pourtant suscité un mécontentement généralisé chez la corporation des transporteurs de voyageurs. Les opérateurs, par bus et par fourgons, ont en effet multiplié les actions de protestation pour dénoncer ce schéma. Comme si de rien n’était, ce nouveau plan, tant réclamé il faut le dire pour décongestionner la ville des genets, a fini par être adopté par ces mêmes

transporteurs. Des transporteurs qui ont déduit que, finalement, ce plan peut bien arranger leurs affaires. Et comment, puisque le trajet vers Tizi Ouzou se voit réduit de 7, voire même 8 kilomètres ! Ce n’est certainement pas pour rien, ni pour les beaux yeux d’un quelconque voyageur, que des transporteurs comme ceux de Mekla ou Larbaâ Nath Irathen, à titre d’exemple, ont revu les tarifs de leur desserte à la baisse. Forcément, ces opérateurs trouvent leur compte. Pourtant, ce ne sont pas tous les transporteurs qui ont fait de même. La plupart d’entre eux ont maintenu les mêmes prix. Cela pour dire en somme, que c’est le citoyen qui est pénalisé avec ce nouveau plan. Non seulement il doit payer 30 DA supplémentaires pour rejoindre et quitter la ville des genets, mais aussi, il est soumis à une insécurité criante au niveau des différentes gares périphériques et multimodales.

Le voyageur paye aussi de son temps. En effet, l’usager passe plus de temps que d’habitude sur la route avant d’arriver à destination. Les trolleys, réquisitionnés pour faire les navettes entre ces gares et la ville des genets, sont loin d’être des véhicules dernier cri. La plus part d’entre eux datent des années 1980. Cela est

surtout valable pour ceux qui assurent la liaison vers la gare multimodale de Oued Aïssi. Coté confort, donc, le voyageur a beaucoup perdu à cause de ce nouveau plan. Au niveau des différentes gares, le voyageur n’est nullement épargné. Il est soumis au dictat des transporteurs qui dictent leur loi. À titre d’exemple, le fourgon ne quitte son arrêt que s’il fait le plein de voyageurs. On imagine le calvaire des premiers montés dans un fourgon de 18 ou de 30 places, sous un soleil de plomb. Parfois, l’attente dure jusqu’à une heure de temps avant que le fourgon ne se remplisse. Cela dépend en fait de la destination. L’usager est, en somme, laissé pour compte.

Les responsables ne semblent pas intéressés par ce sort. Le voyageur craint le pire avec la rentrée sociale qui se

profile à l’horizon. Le temps que le voyageur passe sur les routes avant d’arriver à destination est également à mettre sur le dos de ce nouveau plan.

M.O.Ben Mokhtar

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