Une famille marginalisée saisit le wali

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La distribution de logements sociaux constitue un heureux événement pour certains, mais pour les autres, dont les noms ne figurent pas sur les listes des bénéficiaires, c’est une source de colère.

C’est le cas de cette famille habitant la cité Zekouni de Draâ ElMizan, qui a frappé à toutes les portes, et comme ultime recours, a pris la décision de saisir le wali sur sa situation et sur la « hogra » dont elle considère avoir été victime. En effet, cette famille est laissée seule à son sort dans une habitation qui risque de s’effondrer à tout moment, dans un bidonville dont la démolition est déjà entamée et une partie a déjà été vendue avant même la distribution des nouveaux logements au bénéficiaires. Pourtant, leurs démarches pour l’attribution d’un logement social ont commencé officiellement, depuis 2004, selon les accusés de réception. En cette période de canicule, cette famille survit, sous un toit en tôle et des murs pleins de trous, c’est déjà un miracle que cette demeure ne se soit pas encore effondrée. La mère, nous déclare qu’avant son accouchement, elle s’était rendue, à maintes reprises à l’APC, et a saisi le P/APC, ce dernier lui a promis de prendre en charge son cas « qu’il a placé parmi les urgences vu sa situation et les menaces du nouveau propriétaire», mais ces promesses n’étaient que des paroles en l’air. Notre interlocutrice nous a n’a également pas épargné le chef de daïra affirmant que ce dernier n’a pas hésité à « la rassurer par sa volonté de résoudre son problème vu son urgence ». Cependant, toutes ses démarches et les promesses des responsables saisis par la famille sont restées vaines. Pire encore, la pauvre famille, qui attendait un logement, à l’instar des autres familles voisines, fut surprise et choquée en se retrouvant seule, avec une autre famille, dans ce bidonville déserté. « En apprenant le déménagement de tout le monde, à part nous, cela m’a rendue malade, ça m’a choqué… C’est une pure hogra ! », clame la mère de cette famille avant que ses voisins n’ajoutent : « c’est une marginalisation qui n’a pas de sens, pourtant nous revendiquions notre droit à un logement social pacifiquement, sans jamais faire de problème ! » Furieuse et en plein désespoir, la jeune mère de la famille en détresse, ne pouvant plus retenir ses larmes en racontant sa misère, rajoute, en s’interrogeant « qu’est ce qui peut m’encourager et qui est censé me rassurer pour le devenir de ma famille maintenant ? L’huissier de justice qui se présente à chaque fois pour me menacer et me forcer à céder les lieux, dans les plus brefs délais, à celui qui a acheté ce terrain de l’APC ? » Il est a noter que ces derniers temps, la daïra de Draâ El Mizan a attribué un nombre de logements sociaux, notamment ceux destinés aux habitants de la cité Zekouni dont fait partie cette famille, et ce juste avant le début de ce mois de Ramadhan. « Pourquoi pas nous, pourtant, nous sommes plus nécessiteux que la plupart de ceux qui en ont bénéficié ? On ne cesse de nous dire qu’on sera sur la prochaine liste, puis on distribue encore en nous oubliant. » La famille fait appel, cette fois-ci au wali, le priant d’enquêter pour constater de prés la crédibilité de ses revendication, ainsi que la réalité du calvaire qu’elle vit au quotidien « En s’adresse au wali, personnellement et par voie de presse, et nous demandons son intervention directe pour mettre fin à la Hogra qu’exercent les services concernés à chaque distribution de logements mettant à l’écart les dossiers des vrais nécessiteux pour faire passer des gens qui possèdent déjà un logement», déclare cette famille désespérée.

Rachida Selmani

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