Un père dénonce les arguments abracadabrants de l’état civil

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Nommer son fils ou sa fille semble devenir un vrai projet, auquel il est obligatoire d’entamer des recherches historiques avant la naissance, et des démarches administratives dès la première seconde suivant la venue du bébé au monde

Ceci, en particulier quand on propose un prénom peu courant. C’est le cas de ce père qui, en voulant nommer sa fille Merina, voit la demande de son inscription rejetée par les services de l’état civil de l’APC de Tizi-Ouzou.

« Comme argument, on m’a avancé la disparition de la liste des prénoms féminins autorisés », nous a déclaré ce père. Et d’ajouter : « Pourtant, c’est un prénom d’origine berbère, c’est ce qui ressort de mes recherches effectuées sur ce prénom qui existe déjà chez nous ». Le même interlocuteur confirme qu’il « est titulaire d’un magistère en tamazight, donc il n’y a pas lieu de me dire que ce prénom n’est pas accepté faute de son origine étrangère ». En effet, ce dernier dénonce cet état de fait, en prenant la presse à témoin. Muni d’une copie d’acte de naissance de sa fille, sur lequel aucun prénom n’est inscrit, il n’a pas pu dissimuler, encore moins retenir sa colère. “Les services de l’état civil se sont contentés de me délivrer cette copie. On m’a orienté vers le tribunal, pour avoir l’autorisation de donner à ma fille ce prénom auquel je tiens beaucoup. Ce n’est pas normal ! Ce n’est que dans la wilaya de Tizi-Ouzou que cela se passe ainsi.

Dans d’autres régions d’Algérie, des parents nomment leurs enfants avec des prénoms d’origine inconnue, sans aucun problème », s’indigne-t-il, et d’affirmer également que les membres du HCA lui ont donné raison. « D’ailleurs, en les informant sur le refus d’inscription de ma fille sous le prénom de Merina, les membres du HCA m’ont affirmé que ce n’est qu’en Kabylie que ce genre de problèmes se pose ». Il est à rappeler que le cas de ce papa n’est pas unique. Bien d’autres avant lui, ont été rabroués avec les mêmes procédés abracadabrants. C’est du moins ce que signifie les innombrables réclamations des citoyens au niveau des services de l’état civil, dans la plupart des communes. Des réclamations et dossiers de recours qui passent le plus souvent par les tribunaux, où les prénoms en question finissent par être autorisés.

Cependant, certains prénoms dont les consonances étrangères sont flagrantes sont rejetés, du fait qu’ils ne font pas partie de la liste officiellement autorisée.

Rachida Selmani

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