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La bataille des pour et des contre

Les résultats des campagnes menées, tambour battant, que ce soit par les partisans ou les opposants de la charte présidentielle pour la paix et la réconciliation nationale vont être mesurés aujourd’hui avec le taux de participation au référendum. En effet, dès lors que l’annonce de ce projet de chartea été faite par son initiateur, le président de la République, le 13 août dernier lors de sa rencontre avec les cadres de la nation, les réactions ne se sont pas faites attendre. Partis politiques, ministères, associations et organisations ont tous eu leur mot à dire sur ce projet de charte. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les avis divergeaient à plus d’un titre. Le débat sur la charte a, non seulement suscité des pour et des contres, mais il a mis en relief un conflit qui existait entre certaines formations politiques, notamment celles de l’alliance présidentielle, un conflit qui était à peine voilé. Le RND, comme le FLN sans omettre le MSP, chacun de son côté, se sont donnés à fond ces derniers jours. Ils ont sillonné plusieurs wilayas du pays pour expliquer et surtout pour convaincre les citoyens sur les tenants et les aboutissants de ce projet de charte pour la réconciliation nationale. Des occasions qui n’ont pas été ratées également par ces derniers pour s’entre attaquer et lancer des estocades. Le FLN et le RND divergent sur, au moins, trois points à savoir la révision de la Constitution, le retour des dirigeants de FIS sur la scène politique et sur la suite à donner au référendum. Le MSP, s’en prend au RND lors d’une de ses sorties médiatiques. Selon lui, une partie des cadres du parti d’Ahmed Ouyahia « doivent être exclus des socles du pouvoir ». Louiza Hanoune du parti des travailleurs, fidèle à ses principes, a mené une campagne très « terre à terre ». Convaincu de l’efficacité de cette charte, la porte parole estime que cette démarche est importante à plus d’un titre dans la mesure « ou elle vient pour solutionner la crise qui a prévalu dans notre pays ». L’essentiel pour elle, est que l’initiative vient des Algériens et non pas de l’étranger. Lors de ses meetings animés pour l’explication de la charte, Louiza Hanoune a mis l’accent sur la nécessité de mettre en claire le dossier des disparus. Le vote par le « oui » doit être, selon elle, être accompagné par la résolution du problème du chômage, la pauvreté, les salaires impayés et les injustices. L’UDR, le parti de Amara Benyounes s’est également prononcé sur cette charte. Mis à part la réserve qu’il avait faite sur la limitation de l’application de la charte dans le temps, l’UDR estime que le projet de charte « est plus qu’acceptable ». Lors du meeting qu’il a animé le 22 septembre dernier à Tizi Ouzou, Amara Benyounes a déclaré que cette charte « consacre la victoire de la République sur l’obscurantisme ». Outre aux partis politiques, plusieurs ministres, pour ne pas dire la quasi-totalité, se sont exprimés sur ce projet de charte. Ils se sont d’ailleurs donnés le mot d’ordre. Chacun d’eux, a réuni les cadres de son secteur pour en parler du sujet. Les associations et organisations ne sont pas restées à l’écart de l’événement. Il y en a même ceux qui sont sortis de l’anonymat pour exprimer leur appréciation quant à cette charte. En contrepartie, des voix contre la charte se sont élevées ça et là. Le parti du Front des forces socialiste (FFS) a été parmi les premiers à s’être exprimé sur cette question. Tout en appelant au boycott du référendum, le FFS a refusé  » dans le détail et dans le fond  » le projet de charte pour la réconciliation nationale. Son leader, Hocine Ait Ahmed, qualifie la démarche du Président  » de tsunami populiste ». D’après lui, « Bouteflika veut imposer un pouvoir fantasque absolu ». Du même avis, Saïd Sadi, du RCD avance que « la charte est une bombe à retardement.” Redha Malek du ANR a, pour sa part, émis des objections. « Mon objection principale porte sur la non-inclusion des attentats individuels dans la catégorie des crimes non couverts par l’amnistie totale : massacre collectifs viols, attentats… ». La direction nationale du parti socialistes, et le Rassemblement algérien des femmes démocrates (RAFD), pour ne citer que ces derniers, se sont prononcés contre la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Le Niet de certaines associations de familles de disparus et victimes de terrorismes, tels que « SOS disparus » et « association El Somoud » est catégorique d’autant plus qu’ils qualifient le projet de Bouteflika de « charte de l’impunité ». Ils exigent d’entendre le pardon et réclament la vérité sur leurs proches disparus et promettent de continuer leur combat.

Wassila Ould Hamouda

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