Un Ramadhan meurtrier

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A peine 24h après l’attentat Kamikaze qui a ciblé l’académie interarmes de Cherchell, voila que le terrorisme frappe encore dans la même wilaya.

Cette fois à travers une incursion qui a causé la mort d’un militaire et d’un garde communal. L’attaque a aussi fait cinq blessés parmi les militaires.

C’était avant-hier vers 21 h. Il s’agit en fait d’une embuscade tendue par des sanguinaires à un convoi militaire en patrouille dans la région d’Aghebal. Quoiqu’il en soit c’est l’énième attentat enregistré en Algérie depuis le début le mois de carême. Un mois de carême qui a été particulièrement sanglant et qui a connu une recrudescence inquiétante des actes terroristes. Des observateurs estiment que Ramadhan 2011 a été tout simplement, le plus meurtrier de ces quelques dernières années. Il faut dire que depuis le début du mois sacré il ne se passait pas une journée sans que l’on fasse état d’un acte terroriste. Le plus spectaculaire reste, toutefois, celui ayant ciblé avant-hier, l’académie militaire de Cherchell. L’attentat en question a fait 18 morts et 26 blessés. En tout, le terrorisme a tué au moins une centaine de personnes, entre civils, gendarmes, policiers et militaires.

Pratiquement aucune région du centre du pays, n’a été épargnée. La Kabylie aura été cependant, la plus ciblée avec un lot assez important d’attentats. Les derniers en date sont ceux perpétrés, jeudi dernier, dans différents endroits à Boumerdés. Une wilaya qui n’a pas connu de répit depuis plusieurs jours. Tizi Ouzou a été également le théâtre de plusieurs actes, œuvres des groupes islamistes armés. L’attentat Kamikaze du 14 août dernier anime toujours les discussions, bien qu’il ne soit pas le dernier en date que la wilaya connaisse. La capitale du Djurdjura vit, en fait, au rythme d’une remontée jamais égalée du terrorisme depuis quelques années.

5 morts et une cinquantaine de blessés au moins, tel est le bilan de ce mois de Ramadhan. Pour les observateurs, Tizi a évité le pire après l’élimination de l’émir de Katibat Ennour qui préparait deux attentats Kamikaze dans la wilaya. Bouira, également, vit au rythme d’une psychose qui ne la lâche plus depuis que deux bombes ont été désamorcées au centre-ville.

En somme, le terrorisme a vraiment marqué des points durant ce mois du Ramadhan, et ce en dépit d’un plan sécuritaire renforcé à la même occasion. Sans ce plan « spécial ramadhan », le bilan des attentats aurait été probablement plus lourd. C’est dire que le terrorisme a encore une force de frappe non négligeable. Il y a plusieurs années pourtant, on s’en souvient, le gouvernement estimait que le terrorisme était résiduel.

Aujourd’hui, le phénomène est loin d’être éradiqué ni vaincu. Sa force demeure intacte, pis encore puisque celui-ci a adopté les méthodes « made in » dans son combat sans merci qu’il mène contre la nation.

Les attentats Kamikaze dont l’avènement est nouveau dans les annales du terrorisme international et qui fait son entrée d’une manière spectaculaire en Algérie, fait généralement de véritables carnages à chaque fois qu’il est perpétré. Puisqu’on y est, on notera dans ce registre que pas moins de quatre attentats du genre ont été enregistrés au centre du pays en l’espace d’un mois à peine. Il s’agit de ceux enregistrés à Bordj Menaïel et Baghlia, en juillet dernier, et tout récemment à Tizi-Ouzou et Cherchell.

Des observateurs estiment, en somme, que la stratégie adoptée dans la lutte antiterroriste a vraisemblablement montré ses limites, sinon comment se fait-il que l’Algérie, et plus particulièrement la Kabylie, compte encore ses victimes à cause de ce phénomène dont la lutte a commencé au lendemain de son avènement, soit durant les années 1990.

M.O.B

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