Quelques jours seulement nous séparent de la rentrée scolaire et les pères de famille remettent encore une fois la main à la poche pour répondre aux attentes de leur progéniture.
Des habits neufs au nécessaire scolaire en passant par les tabliers indispensables mais cette fois sans obligation de couleur bleu pour les garçons et rose pour les filles, les dépenses influeront encore une fois sur la bourse des chefs de famille. Après la saignée de la saison estivale avec des séjours de détente devenus de plus en plus en vogue même pour les petites bourses puis de celle du mois de Ramadhan, mois de piété la fête de l’Aïd est venue couronner le tout en absorbant les restes de la thésaurisation de toute une année de dur labeur. Que reste-t-il aux misérables Algériens pour affronter la rentrée sociale et surtout avec quel état d’esprit ? » Cette année avec la présence du mois de Ramadhan en pleine période estivale, j’en ai profité pour convaincre mes enfants de ne pas aller en vacances mais malgré cela, j’ai eu énormément de dépenses durant le mois de carême. Avec les dépenses de l’Aïd en sus de la saignée du Ramadhan, je ne sais comment faire pour garantir une bonne rentrée scolaire à mes enfants”. Ceci est une phrase lourde de sens dite par Mohand, un père de famille ayant quatre enfants tous scolarisés. Si on s’amusait à prendre en exemple le cas de ce dernier, un petit calcul mathématique donnera un total de près de trois millions de centimes pour les habits et près d’un million pour les fournitures scolaires. Mine de rien, ce sont deux mois de salaire de ce malheureux travailleur qui partiront en fumée uniquement pour la rentrée scolaire sans oublier les dépenses faramineuses du mois de Ramadhan et de la fête de l’Aïd El Fitr. Heureusement pour les gars comme Mohand, les articles de friperie sont là pour les soulager un tant soi peu. Des pantalons et des chaussures à moins de deux mille dinars l’unité il n’est plus possible de les trouver que dans un magasin de vente d’articles de friperie et c’est tant mieux pour eux comme l’aurait probablement dit Mohand. Les vacances scolaires, le mois de Ramadhan et la fête de l’Aïd ont rongé les économies des pères de famille appelés encore une fois à faire des efforts en cette rentrée scolaire. Comme il est maintenant de coutume, la rentrée sociale s’annonce des plus difficiles aux algériens qui auront encore à faire des sacrifices quelques semaines après la rentrée scolaire. Oui, dès que les dépenses de cette rentrée scolaire se termineront que pointront celles de la fête de l’Aïd el Adha avec l’achat d’un mouton et de nouveaux habits aux enfants. Qui dit mieux ? Dès le début de la saison estivale jusqu’à l’entame de l’automne, c’est toute une série de dépenses qui attend les malheureux pères de famille qui doivent commencer la thésaurisation tôt pour espérer prendre convenablement en charge leurs familles.
A. Gana