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Généralisation de tamazight

Nul doute qu’il y a de la part de l’Etat algérien une volonté de promouvoir la langue amazighe, notamment par la voie de l’enseignement. Aussi, l’annonce de la généralisation de l’enseignement de cette langue et son introduction dès la quatrième année de l’enseignement primaire ne peuvent être qu’accueillies favorablement.Mais entre les intentions et la réalité du terrain, il y a des différences… qui peuvent faire douter des intentions! Ainsi, la “généralisation” (il faut entendre par ce mot l’extension la plus large possible) n’aura pas lieu, puisque seul un nombre restreint de wilayas seront concernées par l’enseignement ; et dans les établissements où il est assuré, ce ne sont pas toutes les classes qui sont concernées. Il est vrai que le nombre d’enseignants disponible n’est pas toujours suffisant, notamment dans les lycées, et la qualité de l’enseignement, faute de préparation, laisse à désirer. On aurait pu quand même, l’enseignement de tamazight étant lancé depuis une dizaine d’années maintenant, mettre l’accent sur la formation, développer des sections de tamazight dans les écoles normales et sourtout créer, dans les universités, de nouveaux départements de langue et culture amazighes. Ceux de Tizi Ouzou et Béjaïa sont insuffisants et ne peuvent même pas alimenter en cadres les régions de Kabylie. Quand on sait qu’en dépit de la demande qui est formulée depuis de nombreuses années, il n’existe pas de département de tamazight à l’université d’Alger (alors qu’au temps de la colonisation, il y avait une chaire de berbère), on s’interroge sur la volonté de donner un caractère national à cette langue ! Et la cerise sur le gâteau, c’est le livre de quatrième année de tamazight qui coûte 270 dinars ! On se demande combien d’élèves vont l’acheter…

S.Aït Larba

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