Aussi curieux que bizarre, l’ensemble des marchands ambulants de fruits et légumes, comme obéissant à un mot d’ordre, ont déserté d’un commun accord les places réservées à cette activité au niveau de toutes les agglomérations à travers la wilaya de Bouira et cela, depuis le jour de l’Aïd.
Ce qui n’est pas sans créer des désagréments aux ménagères et chefs de familles surpris par la subite disparition de ces commerçants, des ménagères qui ont puisé dans leurs dernières réserves des matières alimentaires durant les deux jours de l’Aïd et qui se sont retrouvées depuis en…panne sèche avec des frigos vides, ne sachant plus comment garnir leurs meidas et présenter à leurs enfants un repas équilibré. Profitant de cette conjoncture pour le moins embarrassante pour les ménages, quelques énergumènes sans scrupules se procurent quelques cageots de légumes névralgiques, qu’ils cèdent au double de leur prix, tel que la pomme de terre affichée à 60 DA, le piment vert à 100 DA, la tomate à 90 DA, l’haricot vert à 140 DA et enfin l’oignon à 50 DA. Ce qui s’apparente ni plus ni moins à de l’escroquerie perpétrée en toute impunité dans ces régions reculées ou la malhonnêteté et ce genre de chantage l’emportent sur la conscience et le civisme. Un état de fait encouragé par l’absence fort remarquable des pouvoirs publics durant les journées fériées, où le simple citoyen se retrouve livré a lui-même et confronté à la loi de la jungle et ce n’est pas pour demain que cette anarchie risque d’être éliminée dans ces régions de l’arrière pays, des régions où la politique de l’autruche se généralise à tous les secteurs. On aimerait bien voir disparaître ce genre de laxisme et d’indifférence affichés vis-à-vis des banques et autres guichets de poste le jour des virements de salaire par les commis de l’état en charge de la gestion des affaires de la cité et du bien être du citoyen en veillant a l’application de la loi.
Encore heureux que les boulangeries n’ont pas été atteintes par cet arrêt brutal généralisé des activités durant toute une semaine.
Ce n’est qu’a partir de ce dimanche que commence à être enregistré un retour timide des marchands ambulants de fruits et légumes qui reprennent leurs places habituelles avec quelques boulimiques qui s’essaient à aligner leurs prix sur ceux de ces spéculateurs occasionnels
Ce créneau ne connaîtra de stabilité qu’après le retour de l’ensemble des intervenants parmi lesquels figurent heureusement d’honnêtes marchands, qui jouent le rôle de régulateurs.
Oulaid Soualah

