Ce que proposent les candidats

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Les cinq candidats à la présidentielle du 12 décembre prochain proposent de « réformer l’économie nationale » par des méthodes, certes, différentes mais qui procèdent toutes de leur engagement à prendre des « mesures d’urgence » pour asseoir un nouveau modèle économique. L’objectif partagé est à même de mettre fin à des décennies d’économie de rente au profit d’une économie libre, diversifiée et sociale à la fois.

A travers son « programme d’urgence économique nationale », le président du parti Talaie El Houriyet propose des solutions d’urgence pour faire face à l’effondrement économique dans le cadre d’un « nouveau modèle économique » qui consacre le principe d’une « économie sociale de marché » favorisant la création de richesses tout en garantissant sa répartition équitable.

Le nouveau modèle économique qu’il propose est fondé sur la redéfinition du rôle de l’Etat dans l’économie nationale comme régulateur de l’activité économique et garant de la répartition équitable des recettes. Selon ce modèle, l’Etat veille sur les équilibres macro-économiques tout en se retirant progressivement des activités non stratégiques et à faible valeur ajoutée pour se concentrer sur les activités à coût élevé qui ne sont pas assurées par les investisseurs privés, ainsi que sur les activités à forte rentabilité sociale et celles à risque.

M.Benflis compte accompagner ce modèle par la mise en place d’un programme de réformes structurelles associant tous les partenaires. Le programme économique voulu par le secrétaire général par intérim du Rassemblement national démocratique (RND), Azzedine Mihoubi, repose, quant à lui, sur une réforme « globale » conduite par des compétences nationales qui auront pour mission principale de redresser la situation économique du pays.

Dans cette optique, M. Mihoubi propose la création d’un ministère de l’économie regroupant les départements ministériels des finances, de l’industrie, de la prospective, du commerce et de l’économie numérique. Par l’application de « mesures d’urgence » en faveur de la relance économique au titre d’un programme de réformes structurelles, le prétendant à la magistrature suprême entend atteindre une croissance économique annuelle de 5% et rétablir les équilibres macroéconomiques à l’horizon 2021.

Ces mesures s’appuient sur une politique globale de soutien aux PME avec la décentralisation de la décision économique au bénéfice des collectivités locales. Selon la vision de M. Mihoubi, le rôle des ministères se limiterait à l’élaboration des choix stratégiques de l’Etat alors que les élus locaux et l’administration territoriale prendraient en charge la définition, la mise en œuvre et la gestion des programmes de développement. Le candidat s’engage, par ailleurs, à soumettre le Gouvernement à une évaluation semestrielle en termes de performance économique et de gouvernance.

A son tour, le président du Mouvement Binaa, Abdelkader Bengrina propose un « nouveau modèle économique » devant être « libre et social » et qui sera adopté après la conclusion d’un pacte socioéconomique issu d’ateliers de dialogue national auxquels prendront part toutes les compétences. Erigé en un cadre d’orientation des réformes devant être engagées, ce pacte sera élaboré avec l’association de l’ensemble des acteurs politiques et économiques des secteurs, public et privé, de la société civile et del’élite nationale, lesquels acteurs définiront les choix socioéconomiques du pays pour sortir de la crise économique et s’affranchir de la dépendance structurelle aux hydrocarbures.

A court terme (2020-2021), le candidat Bengrina propose des « mesures d’urgence » et des « mécanismes minutieux » pour régler les dysfonctionnements économiques , tandis qu’à moyen terme (2020-2024), les efforts seront axés sur la définition des orientations et des choix généraux du système socioéconomique sur la base desquels seront lancées des réformes structurelles reposant sur la hiérarchisation des priorités et la dynamisation des énergies matérielles et humaines.

Le programme de M. Bengrina ambitionne, également, de réaliser une économie concurrentielle « productive et diversifiée » ciblant une réduction du taux de chaumage à moins de 8% et la réalisation d’une croissance d’unemoyenne de 5 à 7% au cours des cinq prochaines années. M.Abdelmadjid Tebboune, candidat indépendant à la prochaine Présidentielle, propose, lui aussi, de mettre en place « un nouveau modèle économique » basé sur la diversification de la croissance et l’économie dela connaissance, mais également une nouvelle politique de développement hors hydrocarbures qui repose sur la valorisation de la production nationale manufacturière agricole, industrielle et de service par l’incitation fiscale et la limitation des importations.

A travers son programme électoral incluant « 54 engagements pour une nouvelle République », M. Tebboune promet d’asseoir une nouvelle politique d’industrialisation orientée vers la micro, petite et moyenne industrie, de multiplier les start-up, orienter la consommation nationale et la commande publique vers cette production, de favoriser l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs et de réviser totalement la politique CKD et SKD pour garantir une intégration élevée dans ce domaine.

Il s’engage, par ailleurs, à lancer de grands projets structurants pour la consolidation des réseaux ferroviaires et des autoroutes, et à renforcer le rôle économique des collectivités locales dans le développement et la diversification de l’économie nationale en leur permettant de participer activement dans l’effort de transition vers une économie diversifiée. Ayant pour slogan « Le peuple décide », le programme du prétendant à la magistrature suprême, Abdelaziz Belaïd, repose sur la restructuration des secteurs économique, commercial et financier en fonction de la compétitivité exigée, en se basant sur les atouts nationaux et en donnant la chance à l’élite et à l’université algérienne.

Il sera question également, en cas de victoire, de présenter périodiquement les bilans des activités économiques de l’Etat pour pouvoir évaluer son rendement en toute objectivité, et d’éradiquer complètement l’économie rentière à l’origine de la prodigalité socioéconomique et l’épuisement du Trésor. M.Belaïd propose, entre autres, la création d’une instance gouvernementale spéciale à la communauté algérienne établie à l’étranger en l’intégrant, également, dans le plan national de réforme économique et commerciale.

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