La wilaya de Tizi-Ouzou a enregistré, depuis 2012, un net progrès en matière de raccordement aux réseaux de l’électricité et du gaz naturel.
Toujours est-il, les chiffres avancés par l’administration ont été contestés par les élus de l’assemblée populaire de wilaya lors de la session du 18 et 19 décembre dernier, dans sa partie consacrée justement au secteur de l’énergie.
Le taux de raccordement au gaz naturel à travers la wilaya de Tizi-Ouzou serait de 85%, à en croire les déclarations des responsables de la direction de l’énergie et du wali de Tizi-Ouzou. Auparavant, le président de l’assemblée populaire, Youcef Aouchiche, avait signalé dans son discours inaugural : «Nous sommes en saison hivernale et beaucoup de nos concitoyens attendent désespérément le raccordement au gaz naturel et à l’électricité.
Le taux de raccordement au gaz naturel annoncé par la direction concernée est de 85% et de 98% pour l’électricité, mais ces chiffres ne reflètent pas la réalité sur le terrain. Il est primordial et urgent pour nous d’inscrire les trois communes non prévues dans le programme, à savoir Zekri, Aït Chafaâ et Akerou.
Il faut également mettre les bouchées doubles pour lever toutes les oppositions. Nos élus sont, d’ailleurs, prêts et disponibles à y participer pour débloquer toutes les situations». En matière d’électricité, le P/APW dira : «Notre wilaya a connu un gel de plusieurs opérations de raccordement de 10 000 foyers. Il y a aussi 10 000 nouveaux foyers en attente de raccordement à l’électricité, ce qui fait ressortir un total de 20 000 foyers non raccordés.
Cette situation est inadmissible en 2018. Nous exigeons un programme spécial d’électrification pour notre wilaya.» Lors des débats, un autre élu, en l’occurrence Saadi Aït Benamara, lui emboitera le pas, en disant : «À cause des oppositions, les villageois de Berkouka à Maâtkas, des Ouadhias-village, d’Illilten, d’Attouche, d’Aït Ergane dans la commune d’Agouni Gueghrane et tous les villages de la commune d’Aït Yahia Moussa ne jouissent pas encore de cette énergie.
Leur nombre dépasse les 10 300 foyers. À Aït Yahia Moussa, les travaux s’éternisent depuis quatre ans, le taux de raccordement est nul.» C’est dire que tout n’est pas rose dans le domaine de l’énergie et de l’électricité à travers la wilaya de Tizi-Ouzou.
Trois communes montagneuses sans gaz
Concernant le gaz naturel, la direction de l’énergie se dit satisfaite puisque le taux de raccordement en 1999 était seulement de 9,97% et concernait seulement huit communes sur les 67 que compte la wilaya. Il s’agit des communes de Tizi-Ouzou, Tadmaït, Draâ Ben Khedda, Tizi Rached, Fréha, Azazga, Draâ El-Mizan et Tizi Gheniff.
En 1999, seuls 22 600 foyers étaient raccordés au gaz naturel, alors qu’en 2018, le taux a connu un bond de géant et serait passé à 85% et il concerne 64 communes sur les 67 existantes. 291 600 foyers sont raccordés au gaz grâce aux programmes et aux financements mobilisés par les pouvoirs publics. Une fois tous les programmes terminés, le taux de couverture atteindra les 96%, selon la direction de l’énergie de Tizi-Ouzou. Ce qui est fort appréciable.
À rappeler que le taux de couverture au gaz naturel à l’échelle nationale n’est que de 57% à fin 2017. C’est comprendre que la wilaya de Tizi-Ouzou est bien gâtée dans ce domaine. À signaler que la wilaya de Tizi-Ouzou a bénéficié d’un montant de 46 500 millions de dinars pour l’alimentation en gaz de 278 149 foyers. Des programmes soutenus par l’État à hauteur de 75% et une participation de Sonelgaz de 25%. Le bénéficiaire contribue avec seulement 10 000 DA. À signaler qu’au niveau de 25 communes de la wilaya, les programmes inscrits sont concrétisés en totalité.
Le taux de raccordement de ces 25 communes avoisine 100%. Au niveau des 39 communes restantes, les travaux sont en cours et trois communes ont été différées en raison du manque de financement. À rappeler que le programme quinquennal 2010/2014 d’une enveloppe financière de 22,750 milliards de dinars a été confié à 88 entreprises, dont 37 entreprises sont de la wilaya de Tizi-Ouzou.
À relever que la mission de la direction de l’énergie et des entreprises réalisatrices a été rendue difficile par une multitude de contraintes, à savoir en premier lieu les oppositions citoyennes, comme c’est le cas à Berkouka (Maâtkas), Ouadhias-village, Attouche, Illilten et Aït Ergane (Agouni Gueghrane).
Il y a aussi des contraintes liées aux financements, car la période allant de 2015 à 2017 a été marquée par des difficultés de paiement des entreprises de réalisation dus à la crise économique qui a étouffé le pays à cause de la chute drastique du prix du baril de pétrole sur le marché mondial. D’autres entreprises ayant pris plusieurs opérations tant au niveau local que national n’ont pas pu concrétiser tous les projets à temps, ce qui a généré plusieurs résiliations de contrats et bien sîr du retard dans l’achèvement des programmes.
Plus de 10 000 foyers à électrifier
Dans le domaine de l’électrification, la wilaya de Tizi-Ouzou a bénéficié de deux programmes pour un montant global de 4,3 milliards de dinars pour le raccordement de 10 042 foyers. Dans le premier programme 2010/2014, pour un montant de 1,68 milliard de dinars, il est question du branchement au profit de 4 742 foyers. Ce programme a été réalisé à hauteur de 70,36%. Dans le second programme, le complémentaire, d’un montant de 2,66 milliards de dinars, il était question de raccordement de 5 300 foyers.
Le taux d’avancement n’est hélas que de 18%, car plusieurs opérations ont été différées à cause du gel. À signaler que le taux de raccordement à l’électricité était de 92,29% en 1999, en 2018, il a fait un petit bond à 98,41% en 20 ans. Il faut aussi signaler que la croissance de la demande en énergie électrique, notamment en période estivale et hivernale, a nécessité la mise en œuvre d’un programme de réalisation d’infrastructures électriques afin d’assurer cette énergie pour le citoyen.
Neuf postes transformateurs de haute et de très haute tension sont en voie d’être réalisés à travers neuf communes de la wilaya. Des lignes de haute tension, des transformateurs de basse et moyenne tensions et des lignes de secours ont été initiés par la direction de la distribution.
Hocine T.