Cherche désespérément… un sachet de lait

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La distribution du lait en sachet fait une nouvelle fois des vagues à travers toutes les communes de la wilaya de Tizi Ouzou. A Azazga, Ouadhias, Maâtkas, Boghni, Tadmaït, Tigzirt, Draâ Ben Khedda où est implantée la plus importante laiterie de la wilaya et même au chef-lieu de la wilaya, trouver un sachet de lait relève d’une véritable prouesse. Les clients et les vendeurs de ce produit de large consommation sont désappointés, voire lassés de l’instabilité et de la rareté du lait en sachet.

Certes, le produit réapparait dans les bacs ces derniers jours mais furtivement. Si vous n’êtes pas là à la livraison, au passage du livreur pour avoir deux sachets au plus (c’est désormais la règle chez les épiciers), pas la peine d’en chercher au-delà du quart d’heure. ça se vend à la volée pour ne pas dire à la sauvette. Ce qui fait que nombre de clients se postent machinalement chaque matin devant les magasins en attendant le passage du livreur qui passera à des horaires parfois imprévisibles alors que parfois il ne passe même pas.

«Durant toute la semaine qui a précédé l’élection présidentielle, nous n’avons reçu aucune goutte de lait car tout le monde était en grève. Cette semaine, la production a repris mais les quotas ont sensiblement diminué, c’est ce qui explique l’indisponibilité du lait en sachet», a fait savoir un commerçant de Ouadhia. Un autre crémier rencontré à Maâtkas a fait remarquer : «Avec la précédente grève et la crise qui est née, il faut du temps pour rétablir la situation.

Présentement, les consommateurs sont affolés et achètent par grandes quantités. D’ailleurs, notre quota livré se vend immédiatement, même si on ne vend que deux sachets à chaque client, chose qui accentue la pénurie. Nous nous attendons à ce que la crise s’estompe peut-être dès la semaine prochaine puisque toutes les laiteries de la wilaya se sont remises à la production». Les citoyens, pour leur part, sont également lassés par cette situation du marché du lait qui fait parler de lui à chaque fois. «Au chef-lieu de wilaya, on n’arrive pas à trouver un sachet de lait.

C’est inacceptable ! Heureusement que le pain est disponible, mais pour le lait il faut payer soit 95 DA celui vendu dans les cartons soit se rabattre sur le lait de vache cédé à 60 DA. Pour un père de famille qui a trois, quatre garçons, ça chiffre… À signaler que durant la semaine de la grève, la laiterie de Draâ Ben Khedda et la laiterie Pâturage n’ont produit aucune goutte de lait. Les ouvriers de la laiterie de Draâ Ben Khedda ont adhéré au mouvement de grève, ceux de Pâturage ont certes participé aussi au débrayage, mais le jour du vote, leur laiterie a été partiellement incendiée causant l’arrêt de sa production.

Les laiteries Tifra et Matinal ont continué à produire et n’ont pas été touchées par le mouvement de grève mais leur production reste faible pour satisfaire la forte demande enregistrée quotidiennement. À rappeler aussi que certains observateurs du secteur ont mis en avant la baisse du quota de poudre de lait décidée par le ministère pour expliquer cette crise. Les quatre laiteries de la wilaya reçoivent plus de12 000 tonnes de poudre de lait par mois. La capacité de production de la wilaya est de 444 950 litres par jour et il y a plus de 130 distributeurs qui assurent la livraison de ce produit vers toutes les régions de la wilaya.

Hocine T.

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