Des cas de peste des petits ruminants suspectés

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Depuis l’apparition de la dangereuse épidémie animale de la peste des petits ruminants en Algérie, la wilaya de Bouira est restée épargnée, malgré des craintes formulées par certains éleveurs des régions limitrophes avec les wilayas de Médéa, Béjaïa et M’sila.

Cependant, et même si aucune confirmation n’a été avancée pour le moment par la direction des services agricoles (DSA) de la wilaya de Bouira, plusieurs cas de suspicion de cette maladie viennent d’être signalés à travers plusieurs communes de la wilaya. Selon des éleveurs, plusieurs têtes d’ovins présentent les mêmes symptômes que la peste des petits ruminants.

C’est ce qu’avance Choudani Saïd, un éleveur de la commune de Bouira, qui vient de tirer la sonnette d’alarme, en assurant que pas moins de 50 têtes d’ovins de son troupeau ont été touchées au début de cette semaine par cette maladie. L’éleveur nous a assuré, avoir déjà contacté les services de l’inspection vétérinaire de la DSA, qui se sont déplacés chez lui pour procéder à des prélèvements.

M. Choudani dit ignorer l’origine et la provenance de cette pandémie: «Depuis l’annonce de l’apparition du virus, je ne déplace plus mon troupeau et je ne fréquente aucun marché. Donc je ne connais pas l’origine de cette maladie. Au départ, des vétérinaires privés m’ont affirmé qu’il s’agit du virus de Parapox. Mais même avec un important traitement, le virus n’a pas disparu.

Au contraire, il continue à se propager sur la majorité du troupeau. Selon toute vraisemblance, il s’agit de la peste des petits ruminants vu la vitesse de sa propagation !», Affirme M. Choudani, contacté hier matin. Notre interlocuteur assure qu’il a perdu plus de 20 moutons jusqu’à hier et interpelle vivement les services de la DSA pour une intervention rapide: «Il faut trouver une solution à cette propagation rapide, car avec cette vitesse, mon cheptel risque d’être éradiqué et le virus peut affecter d’autres troupeaux de la région proche !», a-t-il insisté.

A noter par ailleurs, que des cas suspects ont été déjà signalés auprès d’éleveurs des communes d’Aïn-Laloui et de Bir-Ghbalou, à l’ouest de la wilaya. En attendant les résultats des analyses opérées par les équipes spécialisées de la DSA, les éleveurs de la wilaya craignent le pire, surtout que le cheptel ovin de la wilaya dépasse les 120.000 têtes, ce qui rendra la tâche difficile aux services vétérinaires notamment pour la vaccination.

Neuf cas de fièvre aphteuse signalés et la décision de fermeture des marchés à bestiaux non respectée

La crainte de l’apparition de cas de peste des petits ruminants, s’est accentuée ces derniers jours par deux éléments très inquiétants. Il s’agit en premier lieu, de l’apparition de plusieurs foyers de fièvre aphteuse chez des éleveurs des communes de Bir-Ghbalou et El-Hachimia situées respectivement à l’ouest et au sud de la wilaya, et ce, malgré les nombreuses campagnes de vaccination du cheptel ovin, entamées par les services de la DSA depuis des mois déjà.

Ensuite du retard causé par les services concernés, pour la fermeture des marchés à bestiaux, malgré deux notes signées par le wali de Bouira et le ministre de l’Agriculture depuis le 11 décembre dernier. En effet, force est de constater que plusieurs marchés à bestiaux de la wilaya, sont restés ouverts même après la décision des pouvoirs publics pour leur fermeture, comme c’est le cas des marchés à bestiaux d’Aïn-Bessem et de Bouira, où des éleveurs et des vendeurs, issus même d’autres wilayas, exercent presque normalement durant les journées du vendredi et du samedi et les transactions se font d’une manière régulière.

Pire encore, le transport des cheptels notamment de et vers la wilaya, n’a jamais cessé, exposant ainsi le cheptel de la wilaya à des contaminations de tous genres, surtout que des cas de peste des petits ruminants et de fièvre aphteuse, sont enregistrés dans la majorité des wilayas limitrophes.

Oussama K.

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