Encore loin des objectifs !

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Une journée d’information sur les techniques agricoles pour une meilleure organisation de la filière oléicole a été organisée, avant-hier, à l’annexe de la maison de Culture d’Azazga, par la Direction des services agricoles de Tizi Ouzou, en collaboration avec la coopérative oléicole «Achvali ath Ghobri».

A noter que les différents acteurs de la filière oléicole, à l’approche de la saison de la cueillette des olives qui promet d’être bonne cette année et le chantier de labellisation de l’huile d’olive des neuf communes de la daïra d’Azazga et Bouzeguene, doivent se retrousser les manches pour atteindre les objectifs assignés. Il est question de la production d’une huile vierge ou extra-vierge qui puisse répondre aux standards internationaux et l’amélioration des rendements à travers le suivi d’itinéraires techniques et de processus modernes. Le délaissement d’une grande partie du verger oléicole dans la wilaya de Tizi Ouzou et la non-maîtrise des techniques sont les constats partagés par les présents. Pour sa part, le directeur des services agricoles de Tizi Ouzou, Makhlouf Laib, a d’emblée mis le doigt sur les maux qui rongent cette filière et les remèdes qu’il faudra leur apporter.

Il affirme dans ce sens : «Si la wilaya de Tizi Ouzou renferme le deuxième verger oléicole d’Algérie, il n’en demeure pas moins que les rendements sont en-deçà des espérances. Avec une moyenne de 4 litres par arbre, on est très loin des 12 litres par arbre produits chez un pays voisin. C’est dire les défis qui nous attendent. En tout cas, une adaptation des techniques et méthodes s’impose. Bannir certaines pratiques, comme le gaulage ou la conservation des olives dans des sacs, s’avère aussi indispensable.» Le directeur des services agricoles de la wilaya de Tizi Ouzou enchaîne sur la nécessité d’aller au plus vite à la deuxième phase de la labellisation, en l’occurrence la réalisation de fiches d’identification pour chaque exploitant qui veut adhérer, un suivi du processus technique par la coopérative oléicole, la non-utilisation de la gaule, le respect de la période précise de récolte ou l’utilisation des caisses en plastique.

«Il est vrai que la wilaya de Tizi Ouzou a été choisie comme wilaya-pilote dans ce processus de labellisation et qu’un programme d’appui à cette filière par l’Union européenne est en cours, mais il n’en demeure pas moins que nous accusons un retard. Il est impératif de commencer ce processus même avec 10 ou 15 agriculteurs des neuf communes de Bouzeguene et Azazga. Les retombées économiques ne se feront pas attendre. Dans ce sens, il faut savoir que la figue labellisée Beni Maouche coûte 1 800 DA le kg. Il faut lancer ce processus pour créer une émulation et une concurrence, qui se répercuteront positivement sur la région», ajoutera Laib.

De leur côté, les représentants de l’Institut technologique moyen agronomique (ITMA) de Boukhalfa et des Services régionaux de la protection des végétaux de Draâ Ben Khedda ont mis l’accent sur la formation et le suivi que ces établissements prodiguent, en faveur des oléiculteurs. Des formations sur site ou à l’ITMA de Boukhalfa. Mme Hesnaoui des SRPV affirme, dans ce sillage, que les analyses effectuées montrent des résultats satisfaisants concernant la mouche de l’olive, laquelle ne représente pas une menace cette année. Elle attire, par ailleurs, l’attention des agriculteurs sur la nécessité de respecter la certification des plants devant avoir un bulletin d’analyse.

Mme Aït Naamane, représentante de l’ITMA, affirme, quant à elle, que son établissement assure des formations de techniciens en oléiculture ainsi que des formations sur la création et la conduite d’une oliveraie et la gestion des sous-produits, comme les grignons. Il convient de noter que le débat qui a suivi a porté sur les embûches que rencontrent les agriculteurs, dont l’ouverture des pistes agricoles et les méthodes d’irrigation. Il a également été souligné le rôle de la femme rurale dans le développement de cette filière.

M. I. B.

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