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TIZI-OUZOU - Les manifestations pour le départ du système continuent : Grande marche des universitaires

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La communauté universitaire (étudiants et enseignants) de la wilaya de Tizi-Ouzou a battu le pavé, hier, en marchant pacifiquement. Les enseignants de l’éducation ont également marché.

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Les voix pour dire «Non au prolongement du mandat de Bouteflika» et «Système dégage» ne s’estompent pas et continuent de gronder en Kabylie comme ailleurs à travers le pays. Hier donc, des milliers d’étudiants et d’enseignants, de l’université Mouloud Mammeri, ont répondu au mot d’ordre de la marche lancé à l’issue d’une assemblée générale tenue la semaine dernière.

La marche était prévue à 11heures, mais à 9 heures à peine, ils étaient déjà nombreux devant l’entrée du campus Hasnaoua. Les lieux étaient noirs de monde à 10 heures. Les marcheurs, organisés en carrés, se sont ébranlés vers 11h. Munis d’affiches, de banderoles et de pancartes, brandissant les drapeaux, national et amazigh, ils avançaient en scandant d’une seule voix : «Non au prolongement du 4e mandat !», «Système dégage !», «Y en a marre de ce pouvoir !», «Pas de révision, pas de report, on vous demande de partir».

Les cris laissèrent place au silence à l’approche du CHU Nedir Mohamed, en égard aux malades. A chaque sirène, tout le monde se serrait de côté pour laisser passer les ambulances qui arrivaient sur l’hôpital. Les manifestants ne reprendront que plus loin les chants patriotiques et les slogans hostiles au système.

Sur les différentes affiches, pancartes et banderoles, l’on pouvait lire plusieurs messages adressés aux tenants du pouvoir, tels «Nul ne peut arrêter un peuple sur le chemin de son destin», «Vous prolongez un mandat, on prolonge le combat», «Kabylie bastion du combat», «Un vent de libération souffle sur l’Algérie», «La jeunesse va assurer la transition», «Non à la prolongation du mandat, 20 ans barakat», «Pas de recyclage, système dégage», «Pas de prolongation, Match fini» ou encore «Une assemblée constituante et une deuxième République».

Depuis Tizi-Ouzou, les étudiants et les enseignants ont également répondu à ce qu’ils considèrent comme «une ingérence du Président français et une prise de position contre le peuple». Une enseignante brandissait une affiche sur laquelle on pouvait lire «Macron, payez votre facture de gaz et d’électricité», «Les choses se passent ici en Algérie, c’est le peuple qui décide désormais, plus jamais la France».

Sur une grande banderole, on pouvait également lire «Libérez la presse, libérez l’Algérie, A bas la répression, liberté d’expression». La corporation des journalistes et correspondants de la presse de la wilaya de Tizi-Ouzou a répondu à l’appel de la communauté universitaire et prenait part à la marche.

Il y avait aussi un carré formé des hommes et femmes de la santé, visibles à leurs blouses blanches qu’ils arboraient. La marche s’est poursuivie tout le long de la grande rue de la ville, pour atteindre la placette de l’ancienne mairie, qui fait office aussi de centre de la ville. Là, les manifestants ont observé un sit-in, puis se sont dispersés dans le calme. Aucun incident n’a été enregistré et aucun dispositif sécuritaire particulier n’a été déployé, mis à part quelques policiers en civil qui suivaient les marcheurs très discrètement.

Kamela Haddoum.

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