Imbroglio autour d’une démission

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Quatorze mois après les élections locales, plusieurs Assemblées populaires communales à Boumerdès traversent des crises qui risquent d’entraver le déroulement des affaires municipales.

Chabet El Ameur, une municipalité de plus de 40 000 âmes qui survit grâce aux aides et subventions de l’Etat, vit depuis plusieurs mois au rythme de luttes intestines et partisanes entre élus.

Le P/APC a entériné la démission d’un de ses élus, en l’occurrence Ahmed Naggaz, dont la démission avait été rejetée par les membres de l’Assemblée lors d’une délibération tenue en octobre dernier. Contacté, Neggaz dénonce la décision prise par les autorités de la wilaya qui ont rendu sa démission effective, alors qu’il, dira, être revenu sur sa décision le jour même où il avait présenté sa démission, en mars 2018.

«Je n’ai pas donné ma lettre de démission au P/APC, je l’ai déchirée après», dira-t-il. «L’Assemblée a rejeté ma démission lors des délibérations du mois d’octobre dernier», a-t-il ajouté, avant de tirer à boulets rouges sur la gestion “unilatérale” du maire qui, selon lui, «ne veut plus associer les autres élus dans la prise de décisions».

Sur sa page Facebook, le désormais ex-élu, a écrit: «Le P/APC a officialisé ma démission pour rendre service à son vice-président, qui a utilisé ses connaissances pour pousser à la démission». Il s’interroge sur l’application de lois du code communal. «L’article 41 dudit code dispose: en cas de décès, de démission, d’exclusion ou d’empêchement légal d’un élu de l’Assemblée populaire communale, il est procédé à son remplacement dans un délai n’excédant pas un mois, par le candidat venant immédiatement après le dernier élu de la même liste, par arrêté du wali».

Or, l’élu a continué à exercer son mandat le plus normalement du monde et percevait son salaire. «Notre localité a connu un blocage non déclaré depuis l’installation du P/APC. Le 5 décembre dernier, un nouvel exécutif a été constitué suite à une nouvelle alliance avec le FLN. Et rien ne présage le bonheur avec ce nouveau staff, car les luttes partisanes continuent à miner le bon fonctionnement des affaires de l’APC», dira Ahmed Neggaz, avant d’enchaîner: «Ceux qui m’ont écarté ont des problèmes avec les élus FLN. L’alliance ne sera pas durable et l’APC finira par être bloquée une nouvelle fois».

La classe politique locale suit avec attention l’évolution de la situation qui risque d’hypothéquer l’avenir de cette localité, qui se débat déjà dans d’innombrables problèmes. Le conseil communal du RCD a dénoncé, dans un communiqué rendu public, «la mauvaise gestion des affaires de l’APC qui n’a même pas pu assurer l’ouverture des cantines scolaires aux chérubins, en ces temps de froid glacial», avant de mettre en garde contre tout dérapage «qui mettrait l’intérêt de la population en danger».

Le RND, de son côté, n’a pas mâché ses mots. Il dénonce «le comportement du P/APC qui veut centraliser la décision et gérer unilatéralement les affaires de la cité».

Youcef Z.

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