Imposante marche populaire

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Des milliers de citoyens, essentiellement des travailleurs, ont marché, hier, dans les principales artères de la capitale des Hammadites. Une action de protestation qui fait suite à l’appel lancé, en début de semaine, par trois syndicats autonomes de l’éducation pour une marche accompagnant une grève générale cyclique, chaque lundi. La marche à laquelle ont appelé conjointement le CNAPESTE, le SNTE et l’UNPEF, «pour renforcer la mobilisation antisystème», s’est ébranlée de la maison de la culture Taos Amrouche en direction du palais de justice.

Drapés de l’emblème national et du drapeau berbère, les manifestants ont entamé leur marche en scandant à tue-tête le fameux slogan défavorable à l’élection présidentielle projetée pour le 12 décembre prochain : «Ulac l’vot ulac», criaient-ils en chœur. Tout au long de leur manifestation, les marcheurs ont scandé également les nombreux slogans chers au hirak : «Dawla madania machi 3askaria» (État civil et non militaire), «Pas d’élection avec la issaba (gang)», «Libérez les détenus» ou encore «Système dégage».

Sur les plusieurs pancartes et banderoles brandies par des manifestants, l’on a notamment réclamé «une véritables transition démocratique», «l’arrêt des intimidations et des arrestations arbitraires», ainsi que «la primauté du politique sur le militaire», allusion aux discours hebdomadaires du chef de l’état-major, considérés comme une ingérence de l’armée dans la sphère politique. «Nous avons appelé à cette marche cyclique pour renforcer la mobilisation citoyenne, enclenchée le 22 février dernier, réclamant un changement radical du système. Il est temps pour nous de s’organiser.

Nous exigeons la libération inconditionnelle de tous les détenus politiques et d’opinion», a déclaré Mansouri, membre du Conseil de wilaya du CNAPESTE. «Les travailleurs de l’éducation sont fortement impliqués dans le hirak et comptent le rester jusqu’à la victoire», a souligné, pour sa part, un syndicaliste de l’UNPEF. L’appel à cette marche cyclique est une réplique «au recul de la démocratie dans notre pays, ces derniers temps», a affirmé un représentant du SNTE. «Nous ne pouvons pas rester indifférents.

La démocratie a reculé», a-t-il déploré. Pour rappel, adopté le 28 septembre, cet appel à une grève cyclique appuyée d’une marche populaire a été lancé aux travailleurs de tous les secteurs et non seulement à ceux de l’éducation. Les signataires de cet appel exigent «la concrétisation effective des revendications du peuple algérien». Il s’agit, notamment, «de la mise en place d’un processus transitionnel, qui consacrera la justice sociale dans un État démocratique et républicain».

En outre, ces syndicats revendiquent, dans leur appel, «la libération immédiate et inconditionnelle des détenus d’opinion», «une justice libre et indépendante» et «le respect des libertés individuelles et collectives». Hier, les milliers de citoyens, qui ont répondu massivement à cet appel, ont exprimé leur rejet de ce qu’ils qualifient «de mascarade électorale du 12 décembre 2019». Par ailleurs, et concernant la grève générale, elle n’a pas été suivie au niveau de tous les établissements scolaires de la wilaya.

Pour cause, beaucoup de travailleurs du secteur de l’éducation ont estimé qu’une telle action doit être organisée à l’échelle nationale. «Le mot d’ordre de grève générale a été suivi uniquement au niveau des établissements scolaires où les syndicats ayant appelé à ce débrayage ont un fort ancrage», a-t-on constaté. A noter que la communauté universitaire de la wilaya de Béjaïa sera au rendez-vous, aujourd’hui, à l’occasion du 32e mardi de mobilisation contre le système.

Boualem S.

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