Karim Tabbou mis sous mandat de dépôt

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Karim Tabbou, le coordinateur de l’Union démocratique et sociale (parti non agréé), a été placé, avant-hier, sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du tribunal de Koléa (Tipaza), au terme de son audition par le magistrat instructeur. Karim Tabbou a comparu, quelques heures au paravent, devant le procureur près le même tribunal, qui a transféré, sur le champ, son dossier à l’instruction. Selon son avocat, Me Noureddine Ahmine, Karim Tabbou sera poursuivi pour «participation à une entreprise de démoralisation de l’Armée». L’avocat ajoute que le recours introduit, sur place, contre cette décision par le collectif d’avocats a été rejeté. «Il a été introduit un recours contre la décision, mais il a été rejeté», a précisé Me Ahmine sur sa page Facebook.

Le coordinateur de l’UDS a été arrêté dans l’après-midi de mercredi devant sa maison à Douéra, a indiqué un communiqué de son parti. Une arrestation qui a suscité une vague d’indignation parmi les chefs des partis politiques algériens, à la LADDH ainsi qu’à la commission européenne des Droits de l’Homme. Hier, les sept partis politiques regroupés dans «Les Forces de l’alternative démocratique» ont dénoncé l’arrestation de Karim Tabbou. «Les forces de l’alternative démocratique condamnent vigoureusement cette arrestation arbitraire qui s’inscrit dans le carde de la criminalisation de l’action politique et de l’instrumentalisation de l’État et de ses institutions par le pouvoir en place», lit-on dans un communiqué rendu public.

Vague d’indignation nationale et internationale

De son côté, la Présidente de la sous-commission des Droits de l’Homme du Parlement européen, la Belge Maria Arena, a condamné, hier, l’arrestation du chef de l’UDS la qualifiant d’acte «arbitraire». «C’est avec un profond sentiment d’inquiétude que nous apprenons l’arrestation, à son domicile, de M. Karim Tabbou, une des figures populaires et respectées par les manifestants algériens», a déclaré Maria Arena dans un communiqué de presse publié sur le site du Parlement européen.

«Nous condamnons cet acte arbitraire qui intervient après une vague récente d’arrestations de citoyens, d’étudiants et de militants unis par leur détermination à construire une Algérie libre et démocratique», ajoute la parlementaire avant d’appeler à sa «libération immédiate» ainsi que «de l’ensemble des prisonniers politiques». Maria Arena a appelé également les autorités algériennes à écouter «le peuple algérien (qui) force l’admiration par son pacifisme et sa maturité politique. Nous appelons les autorités à écouter les revendications légitimes qu’expriment depuis 30 semaines des millions de citoyens algériens».

M. A. T.

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