La défaillance des entreprises !

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Accompagné d’une forte délégation, le wali de Tizi Ouzou était hier sur les chantiers de modernisation des hôtels publics de la wilaya.

Au chef-lieu de wilaya, il commencé par celui de Lalla Khedidja, puis Belloua et enfin Amraoua. Pour terminer sa visite, il s’est déplacé au «Bracelet d’argent», dans la commune d’Ath Yenni. Sur place, il a insisté sur la nécessité de réceptionner les trois hôtels de l’ETK (Lalla Khedidja, Belloua et le Bracelet d’argent) avant le début de la saison estivale. «Nous sommes aujourd’hui (ndlr, hier) sur les chantiers de réhabilitation et de modernisation des hôtels publics de la wilaya. Nous constatons malheureusement du retard. Les engagements pris par les entreprises, les maîtres d’ouvrage et les bureaux d’études ne sont pas respectés, chose que nous déplorons ! Nous avons constaté qu’au moins trois hôtels en réhabilitation accusent du retard. Et tout porte à croire qu’il y a une défaillance de l’entreprise. Nous nous sommes entretenus avec le responsable du groupe et l’entreprise ETK pour qu’un diagnostic soit établi avec l’entreprise et des dispositions soient prises. Nous avons comme objectif de réceptionner ces trois projets pour la saison estivale, soit à la fin du mois d’avril, car le 1er mai, c’est déjà la saison estivale», a-t-il relevé d’emblée.

Et d’ajouter : «Il s’agit pour le maître d’ouvrage de se réunir avec les bureaux d’étude et l’entreprise et d’arrêter, avec précision, un planning qui permet de concrétiser ce nouvel engagement, lequel sera notifié à toutes les parties concernées. J’ai chargé le directeur du tourisme de me transmettre un compte-rendu régulier tous les dix jours sur l’avancement et la mise en exécution des engagements pris pour rester dans les délais de fin avril». S’agissant du chantier de l’hôtel Amraoua, le wali a indiqué «le maître de l’ouvrage et l’entreprise sont en synergie et avancent». «Ils (responsables du chantier) nous promettent d’achever le génie civil en juillet et de réceptionner l’ensemble du projet en fin d’année. Les travaux avancent, nous avons senti le changement et l’avancement. Des avenants seront signés d’ici février, pour permettre à l’entreprise d’acquérir quelques produits depuis l’étranger», a-t-il informé.

Le wali fixe une échéance à fin avril

Pour le cas de l’hôtel Lalla Khedidja, dont la livraison était prévue initialement en novembre 2019, puis en janvier, les engagements n’ont pas été respectés. Contrarié, le wali a fixé lui-même la date de livraison. «Le retard est visible, l’engagement n’a pas été respecté. Nous voulons savoir ce qui n’a pas marché», a-t-il demandé au maître de l’ouvrage. Ce dernier se défendra en confessant avoir «hérité d’une situation compliquée», rejetant la responsabilité de cette défaillance sur l’entreprise réalisatrice à laquelle il est reproché de tourner avec un effectif réduit, «alors qu’elle est payée au dernier centime», apprend-on. Invitée à s’expliquer, la représentante de l’entreprise concernée se justifiera : «Il y a du retard, certes, mais il faut savoir que nous avons des avenants qui prennent un mois pour être signés. Aussi, les plans ne nous ont pas été transmis. Toutefois, nous nous engageons à tout finaliser dans deux mois, soit à la fin mars».

Au niveau de l’hôtel Belloua, le constat est pareil : «Les travaux n’ont pas avancé par rapport à notre dernière viste en septembre. Il faut faire montre de bonne volonté», a instruit le wali les responsables du chantier. Là aussi, la même entreprise en charge de la modernisation des trois hôtels de l’ETK est montrée du doigt. Face aux retards accumulés, le wali a conseillé de désengager l’entreprise, qui a déjà fait l’objet de trois mises en demeure, de certains travaux qu’elle ne peut pas effectuer et d’engager d’autres, locales, pour accélérer la cadence et respecter, conséquemment, le délai de réception des projets (fin avril). Au niveau de l’hôtel le «Bracelet d’argent», le taux d’avancement est de 85%. Les travaux restants nécessiteraient au maximum deux mois, selon l’entreprise. Pour ce qui est de l’hôtel Amraoua, géré par l’EGTC, les travaux qui avaient connu un arrêt ont repris. Une entreprise nationale, qui a engagé 140 ouvriers, est sur le chantier.

Le représentant de cette dernière assure : «Ça avance bien, les travaux de génie civil seront achevés en juillet et le reste du projet la fin de l’année 2020». Le directeur du tourisme, Rachid Ghedouchi confirme de son côté : «Les délais sont effectivement largement dépassés. L’état d’avancement n’est pas suffisant. M. le wali a pris des décisions fermes pour réceptionner les trois hôtels au plus tard avant le démarrage de la saison estivale. Des décisions seront prise pour certains lots qu’il va falloir confier à d’autres entreprises pour limiter le retard. Chaque semaine, nous allons établir un compte-rendu à transmettre à M. le wali et au ministère».

Abordant, en outre, le cas des hôtels Tamgout (Yakouren) et El Arz (Tala Guilef), également inclus dans le programme de réhabilitation, le directeur du tourisme souligne : «Pour l’hôtel Tamgout, un bureau d’étude et une entreprise ont été retenus pour relancer les travaux. Quant à l’hôtel El Arz, les travaux avancent, ils avoisinent les 40 %. Une visite du chantier est prévue pour bientôt». À signaler que la réhabilitation de l’hôtel El Arz a nécessité la mobilisation de 422 milliards de centimes pour un délai de réalisation de 18 mois. Pour l’ensemble des hôtels, l’État a mis plus de 900 milliards pour leur restauration. À ce jour, soit plus de 36 mois du lancement des projets, aucun des hôtels en question n’a été réceptionné, alors que les délais initiaux étaient de 12 mois pour chaque opération.

Hocine T.

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