La présidentielle le 4 juillet, est-elle encore possible ?

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à quasiment une semaine de la date butoir du dépôt des dossiers de candidats à la candidature pour la présidentielle du 4 juillet, l’ambiance pré-électorale globale trahit la probabilité de sa tenue, dans un climat de rejet quasi unanime.

Lundi 20 mai, les délais réglementaires pour le dépôt des candidatures à l’élection présidentielle arriveront à échéance. Abdelkader Bensalah, qui a convoqué le corps électoral le 9 avril dernier, a reçu, jeudi dernier, le Premier ministre, Noureddine Bedoui, qui lui a présenté «un exposé exhaustif sur le déroulement des préparatifs de la prochaine élection présidentielle», a indiqué un communiqué de la présidence de la République répercuté par l’APS. «Le Premier ministre a, également, présenté un exposé exhaustif sur le déroulement des préparatifs de la prochaine élection présidentielle, à savoir la révision exceptionnelle des listes électorales, la poursuite du retrait des formulaires de candidature ainsi que les dispositions liées aux aspects matériels mises en place par le gouvernement».

Le chef de l’Etat, ajoute l’APS, a souligné «l’impératif de respecter les délais et les échéances prévus par la Constitution et les lois de la République, en assurant les conditions et mécanismes nécessaires pour le bon déroulement de cette importante échéance, en toute transparence, régularité et objectivité». A ce jour, 68 candidats à la candidature ont, dit-on, retiré les formulaires qu’ils doivent déposer au Conseil constitutionnel, avec un dossier complet en vertu de l’article 139 de la Loi organique relative au régime électoral, au plus tard donc le lundi 20 mai à minuit.

Et pour satisfaire aux exigences de l’article 139 de la loi fondamentale, les candidats doivent impérativement joindre au dossier de candidature soit 600 parrainages d’élus issus d’au moins 25 wilayas, soit 60 000 signatures individuelles d’électeurs répartis sur 25 wilayas. Le nombre minimal des signatures exigées pour chacune des wilayas ne saurait être inférieur à 1 500 (art 142). Bien qu’aucun nom n’ait circulé concernant les prétendants à la magistrature suprême du pays, -contrairement à l’épisode avortée d’avril dernier où les candidats à la candidature furent médiatisés d’avance-, il serait très difficile de parier sur l’aisance de ces «candidats» à satisfaire à l’article 142, et rassembler les parrainages nécessaires. Le rejet franc de la population à toutes les solutions à la crise émanant du pouvoir n’est pas du tout fait pour arranger les affaires des «candidats» potentiels à cette élection présidentielle, du moins pour la collecte des parrainages des citoyens à travers 25 wilayas du pays.

Le recours pour ces «candidats» aux parrainages des élus n’est pas, non plus, gagné d’avance, sachant que seuls 5 ou 6 partis politiques détiennent un capital de 600 élus et plus répartis sur au moins 25 wilayas. Au rythme où vont les manifestations et oppositions de la population algérienne depuis la naissance du mouvement populaire le 22 février dernier et vu la succession des évènements dans les hautes sphères de l’Etat, il est hasardeux pour ces partis politiques de présenter un candidat à la présidentielle du 4 juillet prochain. Excepté le parti El Moustakbal, dont le président, Abdelaziz Belaïd, a clairement affiché son intention de participer à cette élection, aucun parmi le FLN, RND, HMS, TAJ et le MPA (détenant chacun plus de 600 élus) n’a manifesté son désir d’y prendre part.

Du moins jusque là. Peut-on, dès lors, s’attendre au revirement de l’un ou plusieurs de ces cinq partis politique d’ici la date butoir du 20 mai, et les voir présenter d’éventuels candidats ? Abdelkader Bensalah, qui a relancé son appel au dialogue dimanche dernier réussira-t-il a faire adhérer les partis politiques qui sont à même de présenter un candidat avec à la clé un dossier complet répondant aux exigences des articles 139 et 142 de la loi organique relative au régime électorale ? Jeudi dernier, lors de la réception du Premier ministre au palais présidentiel, le chef de l’Etat a insisté auprès de Bedoui sur «l’impératif de maintenir tous les canaux de concertation et de dialogue ouverts avec toutes les instances et tous les partenaires concernés par l’élection du 4 juillet».

L’autre écueil que Bedoui et Bensalah devront surmonter pour la tenue d’une élection «propre et transparente», est de faire adhérer les maires, les fonctionnaires et les magistrats qui ont déclaré leur refus d’organiser, d’encadrer et de superviser la prochaine élection présidentielle. Et puis il y a ce peuple qui ne semble pas du tout adhérer à la démarche. Du moins c’est le dernier message exprimé par la rue vendredi dernier.

M. A. T.

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