Laskri appelle à un dialogue inclusif

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Le FFS a réitéré, hier, depuis Ouacifs, son rejet de l’élection présidentielle prévue pour le 12 décembre prochain, plaidant pour une transition démocratique à travers un processus constituant. Intervenant lors d’un meeting populaire organisé à l’occasion de la commémoration des événements du 5 Octobre 1988, le coordinateur de l’instance présidentielle du Front des Forces Socialistes(FFS), Ali Laskri, a rappelé l’héritage de cet événement qui, selon lui, «a fait tomber le système du parti unique en Algérie, ce système-là qu’ils sont en train d’œuvrer à réinstaurer».

Pour illustrer son propos, Ali Laskri prend exemple des candidatures enregistrées pour ces échéances, «des symboles de l’ancien régime», affirme-t-il. L’ex-député a dénoncé «la volonté des tenants du pouvoir à faire un forcing pour imposer cette élection rejetée par le peuple». Laskri plaide pour «la souveraineté populaire» et «la légitimité des institutions ». «Le FFS tient responsable les décideurs de toute situation compromettante qui pourrait mettre en danger le pays», avertit l’intervenant. «Si nous rejettons ces élections, c’est par ce que c’est la bande qui va revenir, ce sont les corrompus politiques qui vont revenir», clame-t-il.

Dans le même sillage, Ali Laskri a tiré à boulets rouges sur le candidat Benflis, rappelant que c’est lui «l’instigateur de l’interdiction des manifestations à Alger, et qu’il était aussi chef du gouvernement et responsable de la mort de 126 jeunes lors des tragiques événements de 2001». Tout en dénonçant «la répression, l’instrumentalisation de la justice et le verrouillage des médias et des espaces de débats», Laskri affirme qu’à travers toutes ces pratiques, les tenants du pouvoir «veulent faire éclater le mouvement populaire pour imposer une alternance clanique». Pour le coordinateur du l’IP, «les Algériens veulent se libérer et exercer leur souveraineté».

C’est pour cela, explique-t-il, qu’ils ne vont «jamais accepter ces élections». Ali Laskri rappelle la démarche entreprise par son parti pour une sortie de crise. Dans ce sens, il s’est dit fier d’«avoir œuvré à la construction d’un pacte national pour une alternative démocratique». Il a appelé à un dialogue inclusif avec toutes les parties prenantes du mouvement populaire, des partis politiques et la société civile, rappelant que le pacte national bâti avec d’autres alliés politiques porte notamment sur une période de transition, un État social, l’indépendance de la justice et un État de droit. Ali Laskri annonce que ce pacte sera élargi vers d’autres forces vives.

De son côté, Dr Tamadartaza Moussa, secrétaire national chargé à l’analyse politique et la perspective, intervenant par la même occasion, est revenu sur les événements du 5 Octobre 1988. Pour Dr Tamadartaza, le 5 Octobre n’est pas venu comme ça : «Le 5 Octobre 1988 a été l’aboutissement du printemps berbère 1980 (…). C’était l’aboutissement des événements du constantinois en 1986 (…). C’était aussi l’aboutissement des événements de 2001 où 126 jeunes ont perdu leurs vies». Dr Tmadartaza a regretté la situation que vit le pays actuellement caractérisée, selon lui, par «un recul en terme d’acquis démocratiques, de droits de l’Homme, de justice sociale et de bonne gouvernance». «On est en train de vivre une situation de non gouvernance.

Si nous étions dans une situation de bonne gouvernance, le 22 février n’aurait eu pas lieu», ajoute-t-il. À propos du mouvement populaire, il a souligné que «les Algériens ont brisé les murs de la peur».

K. H.

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