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FFS - Après sa démission de l’APN entérinée hier : Laskri met la pression sur les députés

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Récipiendaire de toutes les accusations à charge de la dérive et des crises qui secouent le FFS depuis plusieurs mois, Ali Laskri a fini par s’ériger en un exemple. Sa démission avant-hier de l’APN a fait perdre de la voix à ses «camarades».

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La remise officielle de sa démission de député semble avoir mis ses camarades dans la gêne, d’autant qu’aucune réaction n’est encore exprimée. Pourtant, le 6 mars dernier, le groupe parlementaire du parti avait vite réagi au communiqué de la direction nationale qui déclarait le retrait de ses parlementaires des deux chambres, soulignant sa décision de «demeurer dans l’action, sur le terrain».

Une déclaration rendue publique quelques heures seulement après celle de Laskri et signée par le chef du groupe parlementaire, Sadek Slimani, qui a créé une position ambiguë concernant cette question. Mis à mal par cette réplique, Ali Laskri a vu s’affaiblir davantage sa stature et son emprise décisionnelle au sein du parti. Mais il sera épargné, deux jours plus tard, par la fronde interne qui a éjecté le premier secrétaire national, Mohamed Hadj-Djilani.

Une semaine après, l’inamovible Laskri réalisa ce qui semble être son coup d’éclat politique, en annonçant sa démission de l’APN où il siège en tant que député de la wilaya de Boumerdès. Une sorte de «chiche !» qu’il lança alors à ses camarades, mais pas que, car six autres partis ont simulé un coup d’éclat le 11 mars dernier via l’annonce du gel des activités de leurs députés.

Réunis dans le bureau du groupe parlementaire du PT, les chefs de groupes du RCD, du PT, du MSP, du Front El Moustakbal, d’El Adala et d’Ennahda ont décidé de leur «retrait de toutes les activités de l’APN», sois disant en réponse «aux aspirations des Algériennes et Algériens et en vue d’ouvrir une nouvelle ère et permettre au peuple algérien de reprendre sa destinée en mains», est-il écrit dans la déclaration rendue publique par le RCD sur sa page Facebook.

Mais point de démissions. Parmi les exigences soulignées par ce groupe de six partis, figure «la dissolution de l’APN et du Conseil de la nation». Si le parti de Mohcine Belabbas s’est félicité de cette décision qualifiée de «courageuse», se laissant aller à railler l’ambiguïté de la position des frères ennemis du FFS, cinq jours plus tôt, d’aucuns parmi la population ont mal accueilli cette décision qui est, selon eux, «de la poudre aux yeux», et «manquant du courage politique».

La plupart des commentaires versaient dans l’impérative démission des députés de l’opposition si «réellement elle veut se démarquer du système», rétorquent les citoyens que nous avons interrogés sur cette décision prise par les six groupes parlementaires. «Retrait des activités ne signifie pas démission.

Ce qui est attendu de vous c’est de démissionner de cette chambre de légitimation des décisions du pouvoir. Si les autres partis ne veulent pas le faire, le RCD a le devoir de le faire», commenta un internaute sur la page Facebook officielle du RCD. Des tergiversations qui risqueraient de mettre encore plus mal à l’aise les formations politiques déjà prises dans le tourbillon d’une campagne de diabolisation visant à les aspirer dans le tourbillon du «dégagez tous», repris par des millions d’Algériens qui manifestent contre le système politique depuis le 22 février dernier.

M. A. T.

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