Le FFS bascule dans la violence

Partager

La crise interne du Front des Forces Socialistes (FFS) a connu, jeudi en début de soirée, un tournant grave avec un basculement dans la violence. En effet, le siège national du parti à Alger a été attaqué par des hommes munis d’armes blanches et de bombes lacrymogènes. Dans un communiqué, deux membres (radiés) de l’instance présidentielle du parti, Hayet Taïati et Chioukh Sofiane, donnaient hier leur version.

«Hier jeudi à 19h30, un groupe de baltagias munis d’armes blanches, bombes lacrymogènes, sabres et manches à pioches… se sont introduits à l’intérieur du siège national du parti, sommant, sous la menace, les militants présents de quitter les lieux». Ils précisent que «les baltagias, dans leur majorité, portaient des cagoules et n’ont pu être identifiés, à l’exception de Moussi Lounes, militant de la section de Draâ Ben Khedda».

Ces deux membres pointent du doigt Ali Laskri comme étant le commanditaire de cette agression. «Les baltagias ont fui les lieux en empruntant l’issue menant vers l’hôtel El Djazair, après avoir détruit des documents officiels et provoqué des dégâts matériels importants dans les locaux du parti. Le FFS considère que cet acte criminel a été commandité par Ali Laskri révoqué par le conseil national du 13 avril 2019 et lui impute toute la responsabilité», écrivent-ils.

Taïati et Chioukh affirment que «le groupe criminel, conduit par Moussi Lounes, a tenté une agression physique sur la personne du membre de l’instance présidentielle, madame Taïati Hayet, devant les cadres du parti qui ont pris sa défense». Ils ajoutent que «devant le caractère barbare de ces individus et afin de préserver des vies humaines, les militants ont été contraints de quitter le siège après que les baltagias ont usé de gaz lacrymogène et d’armes blanches». «La police a été alertée par les cadres du parti, mais la réaction des policiers a été passive malgré la gravité des actes constatés.

La détermination, la solidarité et l’engagement des militants ont permis la récupération du siège vers 3h30 du matin du 19 avril 2019», précisent encore les deux membres du FFS. De son côté, Ali Laskri, président de l’instance présidentielle du FFS, a réagi hier à l’accusation portée contre lui : «Samedi dernier, le siège du FFS a été l’objet de scènes de violences inqualifiables et intolérables qui ont empêché la tenue du Conseil National extraordinaire et qui ont généré des dégâts considérables au siège national du parti (…)

même scénario s’est reproduit après que des camarades militants ont récupéré le siège hier après-midi des mains des squatteurs dont les meneurs sont des extras au parti qui ont utilisé des moyens lourds, dont un camion appartenant à une APC d’Alger, pour défoncer le portail du siège à 3h00 du matin en détruisant le mur», écrit-il dans un communiqué publié hier, non sans accuser ouvertement Hayat Taïati, d’être derrière cet acte.

«Il est de notre devoir de dénoncer les agissements de ceux qui, manifestement, voudraient neutraliser et détruire le parti, dont Hayat Taïati qui a été exclue définitivement du parti et qui cherche à discréditer les instances du parti par des allégations mensongères et à l’empêcher de poursuivre son combat en faveur de l’instauration d’un Etat de droit et de la démocratie dans notre pays, au moment où nos compatriotes revendiquent un changement radical du système», accuse-t-il.

A. C.

Partager