Béjaïa – Enterrement prévu aujourd’hui à Ighil Ali : Le poète Ahmed Lahlou n’est plus

Partager

Le poète et homme de théâtre Ahmed Lahlou tire sa révérence. Atteint d’une maladie depuis de longues années, il décède le 2 avril dernier à l’âge de 54 ans. Il était hospitalisé à l’hôpital Frantz Fanon de Béjaïa depuis début mars dernier.

Son enterrement aura lieu aujourd’hui, 4 avril 2019, au cimetière de son village natal Takorabt, dans la commune d’Ighil Ali.

Auteur de plusieurs recueils de poésie kabyle, qui l’ont propulsé au devant de la scène culturelle, il est également homme de théâtre et acteur. Il incarne magistralement, au cinéma, le rôle du grand barde kabyle, le poète errant Si Muhend U Mhend.

Vivant dans des conditions très difficiles, voire indécentes, le défunt s’est sacrifié telle une bougie qui éclairait les zones d’ombre de la société.

Grand amateur de la poésie libre qui ne s’encombre pas de la rime, il faisait appel aux sens de mots forts et archaïques, car sa force résidait dans la métaphore, la thématique et la rhétorique. «La poésie chez Lahlou n’est pas un refuge.

Il la veut une piste menant l’objectif à bon port», disait de lui l’un de ses amis. Parmi les œuvres d’Ahmed Lahlou, on citera une pièce théâtrale «Abrid, abrid», tirée d’un recueil de poésie qui porte le même titre. Cette œuvre qui fut distinguée à plusieurs reprises, a été interprétée par le Cercle des poètes d’Akbou.

Ils étaient onze comédiens poètes à prendre part à cette aventure théâtrale. Il s’agi, entre autres, de Boualem Messouci, Akli Tmazirt, Bentaleb Kahina, Daoud Melissa et Ahmed Lahlou.

Ils ont interprété, respectivement, les rôles d amɣar azemni, ameddaḥ, tayemmat et amsebrid. «Ecrite par Ahmed Lahlou, cette pièce théâtrale poétique fait un clin d’œil à nos artistes Ben Mohamed, Bahia Farah, Slimane Azem, Matoub Lounes, entre autres, auxquels nous rendons hommage.

Elle retrace également l’itinéraire du combat identitaire de l’antiquité au printemps noir, en passant par la guerre de l’indépendance et la décennie noire», dira-t-on à propos de la pièce théâtrale qui a pu associer à la déclamation des poèmes d’autres arts tels la musique, la chorégraphie et le cinéma.

F Moula

Partager