Le projet en bonne voie !

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La première unité de neurochirurgie d’épilepsie pédiatrique, à l’échelle nationale, sera lancée prochainement au CHU de Tizi Ouzou, a-t-on appris du Pr Daoudi, chef de service neurologie et non moins président du Conseil scientifique de l’établissement. Le projet, le premier du genre à l’échelle nationale, est quasiment déjà ficelé, selon le spécialiste, qui fait savoir : «C’est un projet qu’on a pensé depuis une année et il est envisagé en collaboration avec Pr Chikhi chef de service de pédiatrie et Pr Aït Bachir chef de service de neuro-chirurgie du CHU de Tizi-Ouzou. Il y a une équipe parisienne avec laquelle nous sommes en contact, à l’hôpital Necker, et des neurochirurgiens de l’hôpital Rothschild.

Une rencontre pour jeter de manière officielle les jalons de ce projet ambitieux est prévue d’ailleurs lors des journées médicaux chirurgicale du CHU prévues les 5 ou 6 décembre prochain au niveau du CHU de Tizi-Ouzou et auxquelles l’équipe de praticiens parisiens sera présente». Pr Daoudi souligne que le CHU envisage également «de mettre en place lors de ce rendez-vous un programme de formation qui sera assuré par les spécialistes étrangers lors d’une mission au CHU de Tizi-Ouzou avant d’envoyer un chirurgien pour un cycle de formation en France. Tout a été déjà discuté.

En décembre, il sera question de fixer les échéances». Entre temps, il est aussi question localement, dira-t-il, «de renforcer le plateau technique pour l’exploration des enfants à opérer, puisque une partie du plateau est prêt depuis 3 ans». S’exprimant en marge de la Journée thématique sur la neuroscience, organisée, hier, à l’auditorium de l’établissement et animée par deux éminents professeurs, à savoir Olivier Dulac, chef d’unité de recherche à Paris, et Pr Aït Kaci Hmed Mahmoud, doyen des neurologues algériens, une sommité spécialiste en épilepsie adulte, Pr Daoudi a noté que «la venue du Pr Dulac a permis de former un épileptologue pédiatre à Tizi Ouzou.

Aujourd’hui, nous sommes dans l’actualisation, nous suivons les progrès de la science, nous sommes dans le train, nous ne sommes pas décalés. La réunion d’aujourd’hui (Ndlr : hier) a aussi un deuxième objectif pour le CHU, puisque nous avons programmé avec les animateurs une table ronde pour les prochaines journées médicaux-chirurgicales du CHU». Concernant les deux conférences programmées lors de cette journée sur la neuroscience, les deux professeurs ont parlé de leur approches hypothétiques sur le développement du cerveau, «de la naissance jusqu’à l’âge adulte», précisera Pr Daoudi.

La première, présentée par Pr Dulac, a abordé le fonctionnement du cerveau de l’enfant. «On a l’impression de parler du cerveau comme d’un organe figé parce qu’on voit des adultes. Mais on ne se pose pas la question sur ce qui se passe à l’accouchement et durant l’enfance, et sur comment se développe le cerveau», souligne-t-il. «Cette approche est intéressante à plus d’un niveau, puisqu’elle permettra, premièrement, de comprendre comment se fait le développement vers l’adolescence et jusqu’à l’âge adulte et, deuxièmement, comprendre les processus des maladies sur lesquelles on est actuellement perplexes quant au point de traitement étiologique», estime Pr Daoudi.

«Il y a beaucoup de maladies en neurologie, notamment les pathologies communes à l’enfant et à l’adulte, pour lesquelles on est toujours au stade du traitement symptomatique. Avec les avancées actuelles, on devrait trouver des mécanismes qui puissent expliquer beaucoup de maladies pour éventuellement proposer des traitements à visées étiologiques», ajoute-t-il. «Le premier sujet sur lequel s’est penché le Pr Dulac est l’épilepsie qui est commune chez l’enfant et l’adulte. Il a expliqué le développement du cerveau et ce qu’il advient quand on a ces anomalies qui provoquent des décharges anormales du cerveau». L’on apprendra du chef de service neurologie du CHU, que cette théorie a été présentée en primauté lors de cette conférence. La deuxième conférence a été présentée par Pr Aït Kaci. Ce dernier s’est intéressé au sujet du rêve.

Il a parlé «du fonctionnement du cerveau pathologique, de la mémoire et de l’oubli». Pr Daoudi présente le sujet comme étant «une charnière entre l’état de veille et le sommeil, entre l’épilepsie et la non épilepsie, en détaillant et en faisant la différence entre comment l’enfant rêve et comment l’adulte rêve». Dans le même sillage, Pr Daoudi regrette «le manque d’ouvrages sur comment fonctionne un cerveau normal». À noter qu’à la fin des interventions, une vidéo a été diffusée sur «Les enfants oubliés qui ont des pathologies lourdes-dégénératives et sur de la détresse des parents».

Kamela Haddoum.

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