L’APC de Frikat a inscrit un projet de musée dédié au colonel Amar Ouamrane. En effet, cette idée a été initiée par le comité de village natal (Bou Yaghzer) de ce héros de la guerre de libération nationale. «Actuellement, nous réhabilitons peu à peu l’histoire du colonel. D’ailleurs, le portrait et la biographie d’Amar Ouamrane auxquels nous avons réservé une place importante dans notre village montrent cette volonté d’accorder un grand intérêt à la place qu’il occupe dans notre village», nous dira un membre du comité de village Bou Yaghzer (9° place au concours du village le plus propre de la wilaya édition 2019 et 8° place à l’édition 2018).
Aujourd’hui, les membres APC se démènent pour dénicher un terrain afin d’accueillir le musée qui portera son nom. «Les terres de sa famille sont dans l’indivision. C’est pourquoi nous tentons de trouver un site pour ce musée déjà inscrit. Il sera réalisé à Tiqsrine», nous confiera un adjoint au maire. En tout cas, aussi bien le comité de village que les autorités se concertent pour lancer ce projet qui tient à cœur aux habitants de toute la commune.
Il est à noter que pour le moment, seule une stèle est érigée à son effigie juste devant la mairie de la localité. Sinon, aucun établissement scolaire ne porte son nom dans sa région natale à l’exception d’un coopérative immobilière qui porte son nom à Draâ El-Mizan. Pourtant, c’est l’un des colonels les plus connus en Algérie surtout que souvent son nom est lié à celui de Krim Belkacem avec lequel il prit le maquis en 1947 d’une part, et d’autre part, parce qu’il fut le premier à organiser les groupes qui devaient attaquer les intérêts des colons non seulement dans l’ex commune mixte de Draâ El-Mizan mais aussi à Blida dans la nuit du 31 octobre au premier novembre 1954.
Une délibération a été faite au sujet de la baptisation du lycée communal en son nom. « On attend seulement la réception officielle de cet établissement. Sinon, la délibération est approuvée. Le lycée sera baptisé colonel Amar Ouamrane», dira de son côté le maire de Frikat. À rappeler qu’Amar Ouamrane est né en 1919 à Frikat. Il adhéra dès sa jeunesse au Parti du Peuple Algérien. Il sera, d’ailleurs, arrêté lors des événements du 8 mai 1945 où il sera condamné et torturé à mort sous le chef d’inculpation qu’il «préparait la prise de la caserne de Cherchell où il était engagé».
Il intégrera ensuite l’Organisation Spéciale. Il fut l’adjoint du colonel Krim Belkacem. Encore une autre fois, il sera condamné à mort par contumace et il se retrouvera dans la clandestinité jusqu’à novembre 1954. Au déclenchement de la guerre de libération nationale, il était actif dans la région de Draâ Ben Khedda avant de prendre le commandement de la wilaya quatre historique. Il participera activement à la préparation du congrès de la Soummam où il sera nommé colonel.
Il sera chargé en 1957 pour organiser la base de l’Est avant de regagner la Tunisie pour assurer l’approvisionnement et l’acheminement des armes vers l’intérieur du pays, puis représentant du FLN au Liban et après en Turquie en 1960. À l’indépendance, il sera élu député de la première assemblée constituante présidée par Ferhat Abbas. Il décéda le 28 juillet 1992 à Alger, entouré des siens.
Amar Ouramdane