Les avocats ont marché à Bouira

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«Les événements du 5 octobre 1988 sont marqués à l’encre indélébile dans la mémoire collective». Plusieurs dizaines d’avocats ont battu le pavé, hier matin, de la cour de justice jusqu’à l’esplanade de la maison de la Culture Ali Zamoum. Une marche qui se voulait «une commémoration incontournable pour les victimes du 5 octobre, tombées sous les balles assassines du pouvoir de l’époque», selon plusieurs robes noires rencontrées sur l’esplanade de la cour de justice. «Nous venons par cette action symbolique réitérer notre attachement et notre position avec le Hirak, en rejetant catégoriquement le calendrier électoral prévoyant la présidentielle pour le 12 décembre prochain», ont déclaré d’autres avocats. Pour ces robes noires, «les événements du 5 octobre 1988 sont marqués à l’encre indélébile dans la mémoire collective.

Et de poursuivre : «Les Algériens ayant soif de démocratie sont descendus massivement dans les rues pour mettre un terme au système en place, en exigeant des réformes profondes dans tous les secteurs, notamment celui de la justice. Le multipartisme a été certes arraché mais un bain de sang a suivi. Nous ne voulons pas retourner aux années de braise. Les citoyens ont acquis cette maturité politique et c’est pour cela que «nous manifestons aujourd’hui de manière pacifique, en apportant notre soutien inconditionnel au Hirak.» Pour les avocats de Bouira, la date du 22 février est également à inscrire dans l’histoire de l’Algérie avec ces marches populaires et pacifiques organisées chaque semaine.

«Certes, le vendredi est devenu un rituel pour les familles algériennes qui se préparent pour marcher mais n’oublions pas qu’en parallèle, d’autres marches sont enregistrées les autres jours de la semaine, comme celles des avocats, des étudiants et des fonctionnaires. Ces actions ont toujours suscité un étonnement au niveau international et de nombreux pays nous envient le pacifisme émanant de ce mouvement. En plus de cela, nous, avocats, avons un rôle prépondérant à jouer avec la défense des détenus d’opinion pour lesquels nous n’avons de cesse de créer des collectifs pour les défendre.

D’ailleurs, à ce propos, nous demandons encore une fois la libération de tous les détenus d’opinion, qui ne sont coupables d’aucun crime et d’aucun délit à part le fait d’avoir exprimé leurs idéaux de manière pacifique», indique un membre du Barreau de Bouira. A noter que les robes noires ont sillonné les artères de la ville, en brandissant des pancartes, où l’on pouvait lire, notamment : «Le peuple est la source de tout pouvoir.» D’autres citoyens les ont rejoints tout le long de leur itinéraire, en signe de solidarité avec les détenus d’opinion. Les avocats et les citoyens se sont alors dispersés dans le calme sans qu’aucun incident ne soit déploré.

Hafidh Bessaoudi

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