Les projets structurants calent

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La wilaya de Tizi Ouzou a bénéficié de quelques projets structurants qui se comptent sur les doigts d’une main, et ce depuis plusieurs années. Hélas, leur achèvement est renvoyé aux calendes grecques. Les projets portant réalisation du téléphérique de Tizi Ouzou, celui du stade de 50 000 places couvertes de Boukhalfa, de la pénétrante vers l’autoroute Est-Ouest, les barrages d’eau et les six stations d’épuration connaissent tous un retard criard. D’autres projets pourtant jugés très importants pour le développement de la wilaya et l’amélioration du cadre de vie des citoyens sont carrément gelés depuis la crise économique et la chute drastique des rentrées financières dues, essentiellement, à la chute du prix du baril de pétrole sur le marché mondial.

Il s’agit du nouveau CHU de Tizi Ouzou et de la clinique mère-enfant. Quant à l’autre projet dont on parle ces jours-ci et qui est d’une importance capitale pour la ville des Genêts, il a trait au transport par télécabines. Il est question du téléphérique de Tizi Ouzou dont une partie devait être inaugurée à la rentrée sociale, en vain. La rentrée a bien eu lieu et le téléphérique est toujours dans sa première tranche et n’est toujours pas mis en service. «Les essais sont en accélération. Ils sont effectués par le constructeur français Toma Galski. Les différentes vitesses, minimale, moyenne et maximale, sont contrôlées. Les charges à vide et à 500 kilos sont également en essai.

Cela nous permet de vérifier le fonctionnement de la motrice principale ainsi que la motrice de secours et tout ce qui est en relation avec la sécurité de l’équipement et des usagers. Cependant, il faut attendre que VERITAL, engagée par le maître de l’ouvrage, donne son OK, après les essais et cela dans l’incompression, c’est-à-dire sans limite de temps pour pouvoir décider de la mise en service du téléphérique. Le constructeur a présenté aussi un plan d’intervention et de sécurité que les autorités de wilaya doivent vérifier et approuver afin de recevoir une validation du ministère pour sa mise en service. Donc, on espère mettre le téléphérique en service à partir de la rentrée sociale et scolaire», avait indiqué le Directeur du transport en juillet passé.

S’agissant de la 2e tranche, le même responsable avait fait savoir : «En ce qui concerne la deuxième le tranche, les travaux de terrassement, au niveau des gares, sont entamés. Une fois la première tranche mise en service, toutes les équipes s’attèleront à finaliser le reste du projet. La cadence des travaux sera alors nettement améliorée, ce qui présage la finalisation de tout le projet dans les meilleurs délais.» Une deuxième tranche qui prendra sûrement du temps. Un autre projet, qui sera la fierté de la wilaya de Tizi Ouzou et de tout le pays, en l’occurrence le stade de 50 000 places couvertes de Boukhalfa, patine encore. Son inauguration, prévue pour le début de l’actuelle saison sportive, n’a pas eu lieu.

Implanté à quelques kilomètres à l’ouest du chef-lieu de la wilaya, ce projet enregistre un autre report de livraison qui vient après ceux de décembre 2017 et 2018. Pour justifier ce retard, les problèmes de financement et le non payement des entreprises ont été évoqués par les responsables. A présent, les travaux sont à l’arrêt. D’ailleurs, une enquête est en cours pour éclairer les zones d’ombre et mettre toute la lumière sur les énormes budgets consacrés à ce stade. «Le chantier est à l’arrêt pour manque d’argent.

Les Turcs ont plié bagage jusqu’à nouvel ordre, mais il faut savoir aussi qu’une commission d’enquête judiciaire est déjà sur place depuis quelque temps pour mettre toute la lumière sur cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre. Dès que l’enquête sera ficelée, je pense que le chantier va reprendre. Si tout va bien, nous espérons le réceptionner d’ici le second trimestre 2020», a déclaré le nouveau Directeur de la jeunesse et des sports de la wilaya de Tizi Ouzou, Rabah Chebbah, lors de la dernière session de l’APW. C’est dire que la JSK continuera encore à évoluer au stade du 1er Novembre.

Pour rappel, ce stade a été inscrit en février 2005. Les travaux ont démarré en mai 2010 pour un délai de réalisation initial de 30 mois. Après quatre avenants, le délai est prolongé au 8 janvier 2018. Rappelons que ce complexe sportif coûtera 43 466 099 019, 78 DA, selon les prévisions. Un joyau composé d’un stade de football avec 50 000 places couvertes, d’un stade d’athlétisme de 6 500 places avec 10 pistes, un terrain de réplique, des parkings totalisant près de 5 000 places et bien d’autres aménagements. Un véritable joyau aux normes FIFA 2011, unique au niveau national qu’il faut coûte que coûte finaliser.

Pénétrante, barrages d’eau… Que des retards

Pour ce qui est de la pénétrante reliant Tizi Ouzou à l’autoroute Est-Ouest, un responsable du secteur des travaux publics de la wilaya avait déclaré : «La livraison de la première section de 10 km de la pénétrante reliant Tizi Ouzou à l’autoroute Est-Ouest, au niveau de Djebahia (Bouira), sur 48 km, interviendra avant la fin de l’année 2018.» Malheureusement, ce n’est pas le cas. A présent, on parle de sa livraison en 2020. A noter qu’il était prévu qu’elle soit réceptionnée et mise en service au courant de l’année mais le taux d’avancement étant de 52 %, sa livraison pourrait être reportée de plusieurs mois voire plusieurs années.

Toutefois, la première partie de 10 km peut être opérationnelle incessamment. Les causes de ce retard sont surtout d’ordre financier sans oublier la lenteur des opérations d’expropriation, les oppositions et le non versement des salaires des ouvriers qui les contraint à chaque fois à débrayer, ce qui paralyse le chantier et cumule du retard. Ce projet, pour rappel, est scindé en trois grandes parties dont la plus importante est en réalisation. La deuxième partie est une tranche assez difficile à réaliser à cause, notamment, du relief accidenté, nécessitant la construction de 37 ouvrages d’art, dont 21 viaducs et deux tunnels longs de 1 660 mètres.

D’autres projets structurants, notamment dans le domaine de l’hydraulique, accusent toujours un retard ou sont carrément en stand-by. Pour éviter le cauchemar de la rareté de l’eau potable à travers la wilaya de Tizi Ouzou et assurer une meilleure distribution de ce liquide rare et précieux, surtout en saison estivale, et aussi pour mettre un terme au feuilleton de la protestation populaire qui caractérisait la wilaya en été dans un passé proche, des projets de construction de plusieurs barrages attendent d’être lancés.

Face à la pénurie d’eau potable, les citoyens de plusieurs localités, en particulier Mâatkas, Tigzirt, Azeffoun, Bouzeguène et Illilten, pour ne citer que celles-là, procèdent régulièrement à la fermeture des sièges des APC, des daïras, de l’Algérienne des eaux pour réclamer de l’eau. Et pourtant, il avait été inscrit à l’indicatif de la wilaya quatre projets portant réalisation de barrages hydrauliques. Il s’agit des barrages de Souk N’Tleta sur l’oued Bougdoura à Draâ Ben Khedda, de Sidi Khalifa à Acif El Hammam dans la ville d’Azeffoun, Zaouïa sur l’oued Stita à 5 kilomètres de la ville de Tizi Ouzou et celui de Bounachi sur l’oued Rabta à 20 kilomètres à l’est de la wilaya. Des projets importants qui allaient assurer une forte capacité de mobilisation et d’emmagasinement de ce liquide précieux.

Mais en réalité, sur les quatre barrages, seul celui de Souk N’Tleta est en réalisation. Les trois autres sont soit au stade d’étude, soit au stade d’installation de l’entreprise ou même en attente d’inscription. La crise économique et les restrictions budgétaires y sont pour quelque chose. Les oppositions des riverains sont également dans certains cas à l’origine de grands retards, notamment concernant le barrage de Souk N’Tleta, et de blocage total du lancement des travaux et même des études concernant le barrage de Zaouia (Stita).

Il convient de rappeler que le barrage de Souk N’Tleta, lancé en réalisation depuis 2012, pour un délai initial de 24 mois, a connu plusieurs arrêts de travaux à cause des oppositions et de la protestation des riverains réclamant des indemnisations et leur relogement. A présent, le chantier est relancé et avance à un rythme encourageant. Dans ce sens, le Directeur de l’hydraulique, M. Mokrane Djouder, a fait savoir : «Maintenant que toutes les contraintes sont levées, le taux d’avancement des travaux a atteint 64,5 %.

La date prévisionnelle de sa réception et de sa mise en eau est pour le début de l’année 2020.» Et d’ajouter : «Les 278 logements destinés aux habitants sur les lieux sont en bonne voie. 178 unités ont atteint un taux de 98 %. La cadence est mise sur l’achèvement dans les meilleurs délais du reste des logements, où 5 entreprises sont sur le chantier et mettent le paquet pour honorer leurs engagements.» Pour ce qui est du barrage de Sidi Khelifa dans la commune d’Azeffoun, d’une capacité de 37 millions de m3, «le projet est confié et le chantier est en phase d’installation».

Selon la même source, «le barrage de Zaouïa est bloqué par des oppositions». «Quant à celui de Bounachi, d’une capacité de 19 millions de m3, dont l’étude est finalisée, il est en attente d’inscription», a précisé notre interlocuteur. Quant au projet ô combien important des six stations d’épuration, devant protéger le barrage de Taksebt, il est dégelé depuis plus d’un an. Mais ses travaux de réalisation ne sont toujours pas lancés. Cela montre qu’au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, les projets avancent à pas de tortue.

Hocine T.

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