Les raisons d’une régression !

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La production laitière et le nombre de têtes du cheptel sont en régression dans la wilaya de Tizi Ouzou. Les facteurs gestion et alimentation sont pointés du doigt.

La wilaya de Tizi Ouzou compte 3 500 éleveurs de vaches et le cheptel est estimé entre 35 000 et 38 000 têtes.

Ces données, communiquées par le président du comité de wilaya interprofessionnel de la filière laitière, Tahar Yken, lors d’un passage sur la radio locale, renseignent, selon lui, sur la situation «misérable» que vivent les éleveurs. Cette problématique, affirme-t-il, est due à plusieurs paramètres.

Il s’agirait d’abord d’un problème de «gestion». L’élevage et la production dans la wilaya n’arrivent pas à se «professionnaliser», déplore-t-il, soulignant la nécessité d’aller vers «la formation».

Le deuxième problème, note-t-il, c’est «l’alimentation». «On ne connaît pas la valeur de nos aliments, on ne sait pas rationner (…)», regrette-t-il.

Toujours dans ce volet alimentation, le président du comité interprofessionnel de la filière lait estime que «l’indisponibilité et la cherté des aliments accablent les éleveurs et constituent une cause de regression et de baisse de la production et du nombre de bêtes».

Ce paramètre fait que les éleveurs n’arrivent pas à faire face, ce qui induit un déséquilibre alimentaire qui fait que la vache devient stérile et ne donne pas de lait».

L’Algérie importe les vaches laitières de l’étranger, mais le nombre de ces dernières n’augmente pas. «Soit elles meurent, soit elles deviennent non productives», indique-t-il.

La raison, en plus des deux problèmes sus cités, précise M. Yken, «c’est l’adaptation. Le fait que ces vaches meurent ou deviennent non productives ne remet pas en question la source d’importation, mais plutôt l’environnement dans lequel elles sont accueillies».

«Pour rentabiliser et exploiter au maximum le potentiel génétique de la vache, il faut la mettre dans de bonnes conditions».

«L’éleveur est livré à lui-même, il n’y a pas une réelle prise en charge ni un bon accompagnement», indique le président du comité interprofessionnel, qui exhorte les éleveurs à se rapprocher des associations et des Conseils.

Ils doivent en outre, selon lui, «se rapprocher de l’assurance pour faire face aux risques». Dans ce sens, M. Yken annonce que le comité qu’il préside est en instance de faire des conventions avec les compagnies d’assurances.

Il souligne une «rupture» de confiance à plusieurs niveaux, «entre les éleveurs et l’assurance d’un côté, et entre les éleveurs et les instances censées le représenter d’un autre». «Pour savoir si la wilaya peut s’auto-suffire, elle doit déterminer ses besoins.

La production laitière de la wilaya ne reste pas entièrement dans la wilaya. On revient toujours aux problèmes qu’on a expliqués précédemment», dira M. Yken.

Pour les prix, «tant que l’éleveur n’arrive pas à savoir le potentiel de sa vache, tant qu’il n’arrive pas à gérer sa production, il ne sera pas satisfait du prix du litre. Il n’y a pas un éleveur qui puisse dire combien lui coûte le litre…», explique-t-il.

À propos du problème de la brucellose, M. Yken fait savoir que seuls 60 éleveurs sur les 3 500 acceptent de faire des analyses au cheptel pour savoir s’il est en bonne santé ou pas.

«L’éleveur refuse de faire ces analyses, parce qu’il y va de son avenir et de celui de son exploitation.

Il craint de se retrouver ruiné si son cheptel est abattu», regrette le président du comité interprofessionnel, qui pense, par ailleurs, à propos de l’investissement agricole, que «l’État doit faciliter plus les procédures bancaires, notamment le prêt, car l’éleveur se retrouve toujours confronté au problème de l’hypothèque».

K. H.

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