L’ultimatum du wali aux élus

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Le premier responsable de la wilaya a convoqué dernièrement les maires et les élus de plusieurs APC qui se trouvent bloquées, dont certaines depuis les élections municipales du 23 novembre 2017. C’est dire que le wali de Béjaïa tente vainement de «réconcilier» les frères ennemis. Le conclave de Ahmed Maabed a vu défiler, en effet, les élus de la commune de Tifra dont les structures sont paralysées par une «guerre» sans merci que se livrent maire et élus de l’opposition de cette municipalité, dont le siège fut même cadenassé par des contestataires.

La mairie de Tifra, dans la daïra de Sidi-Aïch, fut bloquée depuis plusieurs mois par des habitants de la localité. Jusque-là toujours paralysée, toutes les médiations tentées par-ci, par là, avec les contestataires, n’ont pas pu désamorcer la «crise» qui secoue la commune. Pis, l’accès de l’APC a été muré et l’antenne administrative d’Ikedjane, qui assurait le service minimum jusqu’ici, a été fermée à son tour. D’où cette réunion du wali qui a exhorté les présents à se réconcilier. Le wali de Bejaia, en présence de ses collaborateurs, a ensuite organisé une réunion avec les élus de l’APC d’El-Flaye qui est bloquée depuis les dernières élections communales.

Au cours de cette réunion, le premier responsable de la wilaya a essayé de ramener à la raison les élus appelés à cohabiter dans l’intérêt de la commune et, selon un élu de cette commune, le wali a sommé les présents de trouver une issue dans un délai de dix jours, faute de quoi «la réglementation sera appliquée». C’est dire que si l’exécutif n’est pas installé, cette assemblée d’El Flaye sera dissoute et sa gestion sera confiée à un administrateur.

Pour rappel, l’opposition incarnée par un bloc constitué des élus FFS (5) et MPA (2) à l’APC d’El-Flaye, dans la daïra de Sidi-Aïch, wilaya de Béjaïa, est dans l’impasse depuis l’élection du 23 novembre dernier. Lors des dernières élections locales dans cette commune d’El-Flaye, le RCD a engrangé 6 élus, le FFS 5 élus et le MPA 2 élus. Un état de fait qui a fait que le maire, d’obédience RCD installé depuis, s’est retrouvé avec une majorité relative. Malgré quelques tentatives officieuses de rapprochement avec l’opposition, il demeure que la situation n’a pas changé d’un iota, et l’APC est à ce jour sans exécutif. À rappeler que plusieurs APC se trouvent bloquées et minées par des divergences dans la wilaya, entre autres à El-Flaye, Taourirt Ighil, Adekar, Tifra.

Concernant la commune de Boudjellil, où le vote fut annulé à cause, pour rappel, des événements qui ont secoué cette localité le jour du scrutin, s’est retrouvée gérée depuis 2017 par un administrateur. Cela dit, le blocage qui mine certaines communes demeure un problème kafkaïen qui perdure. Néanmoins, si l’initiative du wali a été fortement saluée, il n’en demeure pas moins que pour certains observateurs de la scène politique locale, le temps pris (deux années), pour organiser ces conclaves de la dernière chance a été très long.

A Hammouche

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