Hier, au onzième jour de la campagne électorale, le candidat islamiste Bengrina qui avait prévu un bain de foule s’est résigné à un meeting dans une salle fermée. D’emblée, il soutiendra que «s’il devait subsister un doute, même infime, que les élections puissent être truquées, je me retirerais. Mais je vous le dis, j’ai pleine confiance que l’élection présidentielle sera transparente et honnête à hauteur de 70%», a-t-il lâché devant ses partisans. déroulant son discours il avancera que « la Réconciliation nationale qui a bénéficié à ceux qui ont porté les armes, doit être également clémente avec nos enfants aux opinions opposées aux nôtres ».
Par ailleurs, M. Bengrina s’est félicité de la décision d’ériger certaines régions en wilayas et appelé à ne pas se contenter de la promotion des chefs de daïras au poste de wali, mais à assurer les enveloppes financières nécessaires au développement. De son côté, Mihoubi le candidat du RND qui continue d’avancer à pas prudents, tout en diversifiant ses thématiques de campagne, s’est attelé à aborder la très complexe politique de l’enseignement supérieur, contre laquelle il s’engage à amorcer des réformes en profondeur, s’il venait à être élu le 12 décembre prochain.
Dans son meeting animé dans la salle Le Zénith de Constantine, Mihoubi a estimé «nécessaire la révision du système universitaire de manière objective et scientifique», Une réforme, explique-t-il, à laquelle prendront part «toutes les parties concernées en vue de formuler une nouvelle conception au diapason de l’époque et d’ériger l’université en un puissant levier de développement».
Sortie mouvementée pour Benflis à Bouira
Pour l’ancien ministre de la Culture, cette réforme, qu’il envisage d’entreprendre, «permettra de transformer l’université d’un producteur de diplômes en un producteur de cerveaux» et l’étudiant en un individu «qui apporte de la valeur ajoutée pour la société», explique-t-il. à l’adresse des entreprises économiques qui réalisent des laboratoires de recherche, Mihoubi a promis des exonérations fiscales. Sur le plan économique, le candidat s’est montré novateur en termes de propositions sur le commerce extérieur.
Il a évoqué à ce sujet «la nécessité de réactiver la diplomatie économique dans l’attraction des investissements étrangers et la promotion des exportations algériennes», a-t-il noté. Le onzième jour de campagne électorale a connu la troisième mise en veille du candidat Abdelmadjid Tebboune qui a opté pour le repos. Quant à Ali Benflis, son meeting prévu à Bouira a été marqué par une contestation après que la ville a connu des heurts.
En effet, une manifestation d’opposition enclenchée le matin a fini par tourner aux affrontements entre manifestants et forces de maintien de l’ordre, aux alentours de la maison de la culture Ali Zamoum où était prévu le meeting électoral, bien avant l’arrivée du candidat. Les forces anti-émeute ont dû faire usage de gaz lacrymogènes pour disperser les protestataires armés de pierres et autres objets hétéroclites. Finalement, en fin de journée, Benflis a pu animer sa rencontre devant ses supporters dans une salle sous haute surveillance.
M. A. T.