Naissance de la coordination des maires

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La Coordination des maires de Tizi-Ouzou est née officiellement, hier au siège de l’APW de Tizi-Ouzou, lors d’une réunion qui a regroupé 38 présidents d’APC sur 65. L’initiative entreprise par les maires de la wilaya de Tizi-Ouzou depuis le début du mouvement populaire a pris un cadre officiel, en se structurant dans une coordination. Cette dernière compte 38 P/APC toutes tendances confondues sur 65 au lieu de 67, sachant que deux APC demeurent sans présidents suite à la situation de blocage qu’elles vivent depuis la dernière élection, à savoir : Yatafen et Aït Mahmoud.

La création de cette coordination, apprend-t-on des maires, a été motivée par «la situation actuelle que vit le pays et où chaque citoyen est amené à apporter sa pierre à l’édifice de l’Algérie nouvelle à laquelle aspire le peuple algérien». Une situation, explique-t-on, qui «ne peut pas laisser indifférents les élus du peuple, lesquels doivent en cette conjoncture assumer leurs responsabilités historiques». L’objectif, en outre, de cette organisation est «d’accompagner le développement local, en ayant un droit de regard sur la gestion des affaires de la wilaya».

Concrètement, selon des P/APC que nous avons contactés, cela passera par «l’exigence de l’élargissement des prérogatives des élus locaux, et ce par la révision de la Loi sur les communes». Pour rappel, concernant ce dernier point, l’actuel premier ministre, Nourredine Bedoui, à l’époque ministre de l’Intérieur, avait promis une nouvelle loi pour les communes. Une promesse restée lettre morte à ce jour, alors que le projet était annoncée pour juin 2018 dernier. La Coordination des maires de Tizi-Ouzou a dégagé un bureau composé de neuf P/APC chargés, selon nos sources, d’élaborer une feuille de route qui régira le fonctionnement de cette organisation à l’avenir.

Le boycott des officiels,

une action qui divise

Lors de la réunion d’hier, plusieurs questions de l’actualité locale, notamment, ont été évoquées, dont la question de savoir si les P/APC devront continuer à boycotter l’actuel wali de Tizi-Ouzou. «La question a départagé les maires et n’a pas été tranchée, lors de cette réunion. Certains pensent qu’il faudrait privilégier l’intérêt des citoyens, qui impose que les maires traitent avec le wali pour régler les affaires courantes. Beaucoup de situations restent bloquées à cause de ce boycott», estime-t-on.

D’autres, en revanche, pensent «que la question du boycott du wali est indiscutable pour plusieurs raisons, notamment le mouvement populaire qui prône la rupture avec le système et ses symboles». La question, apprend-t-on, n’est pas encore tranchée et devra être discutée encore lors de la prochaine réunion de cette coordination. La question de la grève des communaux, qui irrite les maires, a été également mise sur le tapis.

Ces derniers, pour rappel, ont eu déjà à s’exprimer sur ce point à travers un communiqué rendu public, récemment, lors des réunions précédentes. Ils ont dénoncé «le désagrément causé aux citoyens et leur pénalisation par ces grèves». La situation persiste dans les communes et les P/APC ont, selon nos sources, lors de cette réunion, constaté «l’uniformité» dans le suivi de cette grève à travers la wilaya, en plus du fait qu’elle soit régionale, et ce en dépit du caractère national que lui a été pourtant conféré par le syndicat initiateur».

Kamela H.

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