«Non au système des bandes !»

Partager

Comme à l’accoutumée depuis le 22 février, Tizi-Ouzou a marché hier pour le départ du système. On ne peut pas parler de très grande mobilisation, comme celles qu’a connues le mouvement populaire depuis ses débuts, mais il y avait du monde, déterminé à résister à l’usure, aux jours qui passent sans que les revendications du peuple ne soient satisfaites.

Les marcheurs ont réitéré leur engagement à faire partir le système et tous ses symboles et à instaurer un Etat démocratique. «Libérez l’avenir de nos enfants, libérez l’espoir de l’Algérie», «Système dégage», «Non à une transition guidée par le système», «Non aux élections du 4 juillet», «Pour une justice libre et libérée», étaient les mots d’ordres de cet 11e vendredi de mobilisation. Les manifestants, qui ont pris le départ pour la majorité devant le portail principal de l’université Hasnaoua, ont emprunté l’itinéraire traditionnel jusqu’à la place de la bougie.

La foule grossissait au fur et à mesure. «Y en a marre de ce pouvoir», « Allah Allah Ya Baba Djina Nahhou Laissaba», «Klito Leblad Ya Saraquine», « Djazair Houra dimoqratia», étaient scandés tout au long du trajet. Les manifestants ont réitéré leur refus du processus de transition par l’article 102, revendiquant encore et toujours le départ des trois B «Bensalah, Bedoui et Bouchareb». Le chef de l’armée n’a pas non plus été épargné. «On réclame l’article 7», «Pour une transition démocratique», «La transition se fera avec vous ou sans vous, si besoin contre vous» ou encore «A bas le système de bandes», lisait-on sur les banderoles et pancartes brandies par les marcheurs.

Le mois de Ramadhan approche et beaucoup craignent l’essoufflement de la mobilisation, appelant à maintenir cette dynamique de mobilisation : «Ramadhan ne va pas nous arrêter, restons mobilisés, soyons à la hauteur de l’héritage de nos martyrs», «Qu’il pleuve, qu’il neige, qu’ils barricadent, je marche», criaient les manifestants.

La vague d’arrestations de ces derniers jours et les déclarations de général du corps d’armée Gaid Salah ont également fait réagir les manifestants dans la capitale du Djurdjura : «Yethasbou Ga3», «Non à une justice sélective», «Oui à une justice libre et indépendante», «Un corrompu ne peut pas juger un corrompu», pouvait-on lire comme slogans, ou encore : «Le sérail a fait pire que tous les colonialismes réunis», «Le peuple au-dessus de toutes les institutions», «FLN dégage», «Triste vérité : j’ai visité toutes les institutions de l’Etat algérien, c’est un grand cimetière des droits les plus fondamentaux», «Non à une autre forme de réincarnation d’un système prédateur», «Non aux lois scélérates privant nos travailleurs de leur droit de préemption», «Vivement un Etat de droit débarrassé des oligarques». La marche de ce 11e vendredi de protestation s’est déroulée dans de bonnes conditions, sans aucun dépassement ni incident à déclarer.

K. H.

Partager