«Notre région a des potentialités touristiques mais…»

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Le P/APC d’Akbil, Bessadi Hakim, est à son 2e mandat de suite (le 1er sous les couleurs du RCD et l’actuel en indépendant). Il répond dans cet entretien à des questions concernant l’actualité de la municipalité et évoque les horizons.

La Dépêche de Kabylie : Vous entamez votre deuxième mandat. Pouvez-vous dresser un bilan ?

Hakim Bessadi : Du fait de ma première expérience en tant que maire d’Akbil, il n’a pas été très difficile pour moi de cerner les besoins des villages de ma commune. Comme c’est mon deuxième mandat, il faut bien que j’aille dans la continuité. J’ai pris en compte les doléances des citoyens et des comités de villages que ce soit dans le logement social, l’habitat rural ou dans l’inscription des PCD (Projets communaux de développement). Un peu de tout a été pris en charge, que ce soit dans l’aménagement urbain, hydraulique, voirie, éclairage public, trottoirs, foyers de jeunes et aires de jeux, ainsi qu’une salle de lecture. Et pour l’année 2018, près de 38 000 000 DA ont été alloués à la commune dans le cadre des PCD.

Les budgets alloués à la commune d’Akbil répondent-ils aux besoins ?

Il n’est pas aisé pour des communes sans rentes de satisfaire comme souhaité les besoins et demandes des citoyens avec les maigres budgets qui nous sont alloués. Donc pour répondre à votre question, je dirais qu’on fait ce qu’on peut, non ce qu’on veut.

Quel constat faites-vous sur le logement social à Akbil ?

La commune d’Akbil souffre énormément du manque de foncier. S’il y avait des assiettes de terrain, les citoyens ne manqueront pas de logements sociaux, mais la situation est tout autre.

Parlons du dossier RHP (résorption de l’habitat précaire)…

À défaut de foncier, nous nous sommes rabattus sur l’aide à l’habitat rural, même si cette aide allouée est vraiment insuffisante, car 700 000 DA ne peuvent construire un logement dans un relief comme le nôtre, mais comme on dit, à défaut de grives, on mange des merles. Alors sur les 165 demandes enregistrées, nous avons déjà satisfait près de la moitié. Nous avons bénéficié de 85 aides, il en reste 88 à satisfaire au fur et à mesure, je pense que nous y arriverons.

Qu’en est-il des locaux réservés aux jeunes ?

La commune d’Akbil a 48 locaux, nous en avons distribué 40 aux jeunes et réservé 8 pour la mairie. Pour ces derniers, il manque toujours le raccordement à l’électricité.

De nouveaux projets pour la commune ?

En effet, il y a de nouveaux projets et des plus intéressants pour les citoyens de la commune. Dans le cadre de l’amélioration du réseau de télécommunication, l’installation de la fibre optique est un projet déjà confié. Le stade communal, dont l’enveloppe conséquente allouée est de 10 milliards de centimes, est aussi un projet dont la réalisation est confiée à une entreprise. Dans le cadre de l’hydraulique, nous avons obtenu l’extension de la station de refoulement vers Akaoudj et les travaux sont en cours de réalisation.

Quels sont les efforts fournis pour préserver l’environnement de la commune et améliorer le cadre de vie des citoyens ?

Il faut citer l’amélioration du service public au niveau de l’état civil qui n’est pas moindre, ainsi que les relations entre nous et les administrés. De même qu’au niveau environnement, il y a eu une grande amélioration et ceci par le ramassage et l’acheminement des ordures ménagères au CET de Ouacifs avec qui nous avons une convention. Pour ce faire, il a fallu la location d’un camion-poubelle que nous payons sur le budget communal en plus du camion que l’APC a acquis. Ainsi, tous les villages de la commune sont concernés par le ramassage des ordures ménagères, mais il nous reste Aït Ouabane et Aït Mislaïene qui déversent leurs déchets ménagers à la décharge communale de Timizit, entre ces deux villages. J’espère que d’ici la fin de ce mandat, nous trouverons une solution pour éradiquer définitivement les décharges sauvages ou contrôlées au niveau de la commune d’Akbil.

Sur le plan économique, y a-t-il des opportunités d’investissement ?

On ne peut parler d’investissement du fait qu’il n’y a pas d’assiettes foncières pour attirer les investisseurs. Toutefois, la région est touristique et s’il y a de la volonté au niveau des hautes instances de l’État et même du privé, la grotte du macchabée est une opportunité. Elle est bien située et c’est un bel endroit touristique, mais la commune n’a ni moyens ni rentes pour pouvoir y investir, comme il y a lieu de parler également de Yemma Tagentourt, un endroit féerique au sommet du village Aït Mislaïene. De notre côté, nous aiderons du mieux qu’on peut les investisseurs qui voudraient bien venir chez nous.

La jeunesse compose la grande partie de la population d’Akbil. Qu’avez-vous fait ou entrepris pour vous en occuper et résorber un tant soit peu le chômage ?

Parler de résorber le chômage au niveau d’Akbil serait de l’utopie et du populisme, du fait qu’en dehors de quelques postes d’emploi accordés par l’administration ou par la DAS, il n’y a ni usines ni entreprises étatiques. Toutefois, nous n’avons pas lésé les jeunes, et cela en aménageant des foyers de jeunes, en réalisant et aménageant des aires de jeux à travers tous les villages, comme nous avons acquis un stade communal et une salle de sports et équipé la bibliothèque pour près de 1 milliard. Toujours pour la jeunesse, j’ai toujours mis, et je continuerai à le faire, à la disposition des associations sportives de la commune les moyens de transport.

Que comptez-vous faire en matière d’aménagement et de développement ?

Dans ce volet, comme je l’ai dit précédemment, notre commune souffre énormément de manque de moyens, c’est une commune qui ne vit que des subventions de l’État, c’est pour cela que je lance un appel à M. le wali pour venir constater de visu le manque dont souffre notre commune et son chef-lieu en aménagement, pour qu’il nous alloue une enveloppe spéciale pour au moins le chef-lieu.

Où en est le projet du raccordement au gaz naturel ?

Pour ce projet, on peut dire qu’il est presque finalisé. Sur les treize villages que compte la commune, sept ont été raccordés à 100%, alors que les six autres restants sont maintenant à 99%. Le projet sera terminé d’ici quelques jours.

La population d’Akbil ne paye pas l’eau à l’ADE. Pourquoi ?

La population locale ne paie pas l’eau pour la simple raison que c’est elle-même qui s’en est approvisionnée au prix des multiples volontariats qui ont lieu depuis 1990 pour acheminer cette eau de la montagne jusqu’aux villages. Maintenant que la commune a bénéficié d’une station de pompage et son extension pour la somme de 18 + 6 milliards, nous payerons l’eau dès que les travaux seront terminés.

La gestion participative est-elle intégrée dans les mœurs des populations d’Akbil et dans quel cadre s’exerce-t-elle ?

La population d’Akbil participe à la gestion de la commune par le choix des projets qui sont réalisés avec le consentement et sur les propositions des représentants ou des comités des villages.

Quels sont les infrastructures et les équipements publics qui manquent le plus à Akbil ?

Il serait souhaitable et même urgent que la direction de la santé fasse que la polyclinique (PU) soit ouverte 24/24 et que des médecins spécialistes y soient affectés, à cela s’ajoute le stade communal, la salle de sports, une unité de sapeurs pompiers au niveau de la commune, un complexe touristique et pourquoi pas une entreprise ou usine pour résorber le chômage endémique de notre commune.

Pour conclure…

Je tiens à remercier votre journal pour l’importance qu’il donne à l’information de proximité et aux petites municipalités comme la nôtre. Je saisis cette opportunité pour lancer un appel aux autorités de se tourner un peu plus vers les petites communes sans ressources.

Entretien réalisé par M. A. B.

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