Peu d’engouement !

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Les soldes d’hiver ont été lancés, officiellement, le 17 janvier dernier dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Sur le terrain, ce n’est pas le grand engouement de la part des commerçants, 34 seulement y ont officiellement souscrit.

L’opération des soldes ne suscite pas grand intérêt dans la ville des genêts, constate-t-on. Ni les commerçants ni les clients n’y croient vraiment, la qualifiant de «leurre».

Pourtant, si l’on se réfère à ce que cette période suscite dans d’autres pays comme un enthousiasme et chez les commerçants et chez les clients, elle devrait faire l’unanimité. Les uns pour écouler leurs stocks de marchandise et les autres pour renouveler leurs garde-robes, aux meilleurs prix.

Mais à Tizi-Ouzou, d’après les données de la direction locale du commerce, seulement une quarantaine de commerçants se sont inscrits pour participer à l’opération qui a débuté le 18 janvier et qui s’étalera jusqu’au 28 février prochain. Un nombre dérisoire vu le nombre important des commerces qui pullulent dans la wilaya, notamment au chef-lieu.

A vrai dire, il ne fallait pas s’attendre à une réussite sachant que nombre de commerçants sont dans l’informel combien même ils disposent de registre pour l’exercice de l’activité. Au chef lieu de wilaya une virée dans différents magasins et le constat est édifiant. Le gérant d’un grand magasin, sur la descente de Hasnaoua, nous dira carrément «ne pas saisir l’intérêt des soldes».

Il expliquera : «En ces temps durs, réduire la facture de 20% à 50%, voire plus, ne peut pas arranger les affaires du commerçant qui tire un plus grand profit en vendant aux mêmes prix que durant le reste de l’année». «Les clients achètent dans tous les cas, quand la marchandise les intéresse», assène-t-il, confiant.

Un autre vendeur dira : «Je vends à des prix raisonnables et je fais des réductions sur tous les articles, je n’ai pas besoin de solder». Pour lui, le solde «n’est qu’une formalité administrative, une perte de temps».

Défaillance de la direction du commerce

Près de la Tour, un grand magasin affiche des soldes de 20% à 80%. Le gérant explique que les taux de solde ont été déterminés selon la nouveauté ou l’ancienneté des articles. «On a soldé jusqu’à 80% notre stock datant de l’été dernier, le nouvel arrivage n’est pas concerné», précise-t-il.

«Ici, nous travaillons dans les normes, les factures sont à jour, le pourcentage est respecté et nous ne craignons aucun contrôle». D’autres commerçants justifient leur non adhésion à l’opération par le fait que le calendrier choisi n’arrange pas leurs affaires.

«On est encore en pleine saison, les soldes doivent se faire à la fin de chaque période», assurent-ils. «J’arrive parfaitement à écouler ma marchandise, pourquoi alors m’infliger une perte de bénéfices ? Les soldes, je ne les ferai jamais.

De toute façon ce n’est pas obligatoire et puis, pour tout vous dire, la procédure m’exaspère», se justifie l’un d’eux. Pourtant, le dossier requis pour cette procédure, jugée «compliquée» par les commerçants, comporte de simples documents à la disposition de n’importe quel commerçant qui travaille dans les règles. Et toute la question est là.

Comment souscrire aux soldes avec une marchandise sans facturation ?

Les soldes concernent la marchandise facturée. La plupart des commerçants vendent une marchandise de cabas qui échappe au contrôle des services concernés.

Elle provient de Turquie, de France ou d’ailleurs. Notons que pour avoir une autorisation pour les soldes, la direction du commerce exige une déclaration accompagnée des pièces suivantes : Un registre de commerce ou une copie du registre de l’artisanat et des métiers ;

La liste et les quantités des biens devant faire l’objet de soldes ; Un état reprenant les réductions à appliquer et les prix pratiqués auparavant. Néanmoins, à défaut de solder, beaucoup de commerçants se sont rabattus sur les ventes promotionnelles où les factures ne sont pas demandées.

Des réductions sur certains produits seulement, au choix du commerçant et selon ses propres estimations et surtout quand bon lui semble. Quant aux clients, ceux que nous avons approchés sont unanimes à dire que les soldes ne changent rien à la cherté des articles.

«La marchandise soldée n’est souvent pas intéressante», constatent-ils, des articles «dépassés» pour reprendre les termes utilisés par une jeune dame qui dit chercher «le bon prix et la dernière tendance». En somme, les clients que nous avons rencontrés «ne croient pas à la bonne foi des commerçants, du moins une grande majorité» et ne voient pas la nécessité de ces soldes «si la différence de prix n’est pas palpable».

Kamela Haddoum.

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