Plaidoyer pour des institutions de transition

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Le FFS considère que l’Assemblée constituante est une condition sine qua non pour mettre en place un état de droit. Néanmoins, le parti d’Aït Ahmed appelle à mettre de côté les divergences afin d’œuvrer «ensemble» pour l’avènement de la 2e République.

Réuni avant-hier, le Conseil national extraordinaire du FFS a rendu publique sa résolution dans laquelle, il approuve la proposition de sortie de crise du parti. Le Front des forces socialistes considère que pour l’avènement de la 2e République, il est nécessaire de mettre en place des institutions de transition suivant un certain nombre d’étapes, à commencer par le dialogue à travers une conférence souveraine.

Le plus vieux parti de l’opposition souhaite, à travers cette conférence, qu’un pacte politique soit scellé entre les participants. Selon lui, la signature d’un pacte politique, d’une convention nationale de suivi et de contrôle de la transition est nécessaire. Le FFS considère également qu’il est vital d’installer une instance de suppléance et un gouvernement de transition. Le Conseil national du parti a tenu, à cet effet, à réaffirmer que «l’Assemblée constituante est une condition sine qua non pour restituer au peuple algérien son droit à l’autodétermination et mettre en place un Etat de droit».

Et le CN de détailler dans sa proposition : «Notre initiative politique rappelle à juste titre que c’est aux Algériennes et aux Algériens, et à eux seuls, qu’il appartient de reconstruire l’Etat résultat de la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice, la non-utilisation de la religion à des fins politiques, le respect de tous les pluralismes et des droits humains.» Le Conseil national du FFS considère également que «cette proposition est la solution à la crise profonde que traverse le pays, qui ne se concrétisera que par l’élection d’une Assemblée nationale constituante souveraine.»

Et d’expliquer que «pour le FFS, l’Assemblé nationale constituante est une institution collégiale, dont les membres sont les représentants du peuple librement élus. Ils auront pour mission de rédiger une Constitution qui définit l’organisation et le fonctionnement des pouvoirs publics et des institutions». Cette Constitution, poursuit le Front des forces socialistes, sera soumise au référendum populaire qui, «une fois élaborée, consacrera la rupture définitive avec le régime en place.»

Se voulant très ouvert au dialogue avec toutes les parties concernées par la recherche d’une solution à la crise politique actuelle, le CN du FFS a «instruit les instances du parti à poursuivre le dialogue autour de cette initiative avec les acteurs politiques, les représentants de la société civile, les syndicats autonomes, les représentants du mouvement associatif et d’ouvrir un large débat avec les citoyens dans des rencontres de proximité».

L’occasion était, par ailleurs, pour le parti de feu Hocine Aït Ahmed, d’interpeller les «forces vives de l’alternative démocratique», «mettre de côté les divergences» et « conjuguer les efforts». Ainsi, le FFS «appelle la population et les forces vives indépendantes du pays, qui aspirent et luttent au quotidien pour un changement radical du régime, à mettre de côté nos divergences et œuvrer ensemble pour l’avènement de la 2e République».

Et de presser d’agir «vite» car, selon lui, «le régime compte sur l’essoufflement du mouvement populaire et sur nos désaccords en tant qu’opposition à conjuguer nos efforts». S’inscrivant dans un processus d’ouverture et de dialogue, le FFS, qui demeure convaincu que «seule l’amorce d’un véritable processus démocratique de transition est à même de réunir les conditions d’un vrai consensus national», «réitère sa disponibilité et son engagement à construire avec d’autres énergies et d’autres acteurs, un vrai rapport de force politique», tout en avertissant contre «l’alternance clanique» afin de «permettre de construire l’alternative démocratique».

M. A. T.

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