«Pour l’enseignement obligatoire de tamazight»

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Le Haut commissariat à l’amazighité, par la voix de son secrétaire général Si El-Hachemi Assad, plaide pour l’instauration du caractère obligatoire de l’enseignement de la langue amazighe.

Le responsable du HCA a insisté sur la nécessité «urgente et absolue» de procéder à l’amendement de la fameuse loi d’orientation sur l’éducation nationale de janvier 2008.

Si El-Hachemi Assad a, ainsi, affirmé à ce propos que «le verrou qu’il faut faire sauter est l’aspect facultatif de l’enseignement de Tamazight. Il faut débattre davantage de la nécessité d’amender la loi d’orientation de l’Éducation nationale. Cette loi doit s’adapter aux données de la Constitution de 2016 qui a élevé Tamazight au rang de langue nationale et officielle».

Cette suggestion a été faite lors d’une réunion, tenue lundi dernier à Alger, dans le cadre d’une rencontre préparatoire du Forum de formation des enseignants de tamazight de la wilaya d’Alger. Selon le HCA, l’enseignement de tamazight ne peut désormais plus se passer de son caractère obligatoire qui est de mise depuis l’introduction de cette langue ancestrale dans le système éducatif algérien, en septembre 1995, après l’année de la grève du cartable, initiée par le Mouvement culturel berbère (MCB).

Le responsable du HCA a indiqué qu’il est nécessaire de formuler les suggestions utiles dans la perspective de faire de la langue amazighe une matière obligatoire et à part entière et qui ne devrait plus être soumise à une dispense parentale. A cet effet, l’orateur a suggéré d’amorcer une concertation entre le HCA et le ministère de l’Éducation nationale, directement concerné par la prise en charge de cet aspect du problème sur lequel bute l’enseignement de la langue tamazight, devenue langue nationale en 2002 et langue officielle en 2016. Par ailleurs, tout en abordant cette insuffisance, Assad a, en revanche, tenu à mettre en avant l’avancée considérable, aussi bien sur le plan numérique que qualitatif, qu’a connue l’enseignement de la langue tamazight dans les écoles algériennes.

Le fait qu’il y ait des insuffisances ne veut absolument pas dire que rien n’a été fait depuis 1995. Bien au contraire, le bilan est positif à bien des égards, estime-t-il. «Beaucoup de travail a été accompli depuis 1995 et la progression de l’enseignement de tamazight est visible, surtout depuis l’année 2014», a ajouté l’intervenant. Selon ce dernier, le temps est donc venu pour positiver et de consolider ces avancées, notamment en entamant un travail consistant en l’élaboration d’un plan dans le but de préparer l’inévitable processus de généralisation graduelle de l’enseignement de tamazight.

A moyen terme, l’objectif visé est de généraliser l’enseignement de tamazight à l’ensemble des 27 000 établissements scolaires qui existent à l’échelle nationale. Tamazight étant une langue nationale et officielle en Algérie, cet objectif devient impératif et urgent. Autrement le statut de langue nationale et officielle accordé à Tamazight serait vide de sens.

«Il s’agit d’une responsabilité qui incombe aux institutions de l’Etat : c’est le rôle du ministère de l’Éducation et du HCA», a ajouté Assad. Actuellement et même si elle n’est pas généralisée à l’ensemble des établissements scolaires, la langue amazighe est enseignée dans 44 wilayas. Dans certaines wilayas, néanmoins, cette matière n’est appliquée qu’à une seule classe. Ce n’est qu’à Tizi-Ouzou, Béjaïa et, à un degré moindre, Bouira et Boumerdès que cet enseignement connaît un grand succès. Ces dernières sont d’ailleurs les wilayas-pilotes de ce projet. Les autres problèmes sur lesquels bute cet enseignement sont d’ordre pédagogique.

Les enseignants ne cessent de se plaindre, par exemple, de l’absence de manuels scolaires dignes de ce nom pour l’enseignement de tamazight ainsi que d’autres difficultés inhérentes à l’absence d’une autorité à laquelle reviendrait le dernier mot au sujet de l’alphabet à adopter pour la transcription de tamazight.

A Mohellebi.

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