«Pour un changement radical»

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Pour un changement radical du système politique en Algérie, la rue maintient la pression sur les tenants du pouvoir. Pour un 16e vendredi de mobilisation populaire contre les résidus du régime en place, des dizaines de milliers de Béjaouis ont défilé, hier encore, dans les rues du chef-lieu de wilaya.

Du «dégasime» au «refus de prendre langue avec les représentants du pouvoir», les manifestants ont, encore une fois, réaffirmé leur principale revendication, à savoir le départ de tout le système. Intervenant au lendemain du dernier discours du chef de l’État appelant à un débat inclusif, les manifestants ont rejeté cette ultime offre, en réclamant tout bonnement son «départ». «Bensalah dégage», «Bedoui dégage», «Yen a marre de ce pouvoir», «Système dégage», «La lutte, la lutte jusqu’à la chute du régime», scandaient-ils à gorges déployées avant même l’entame de la marche vers 13h30.

Dans le cortège, quelques manifestants brandissaient des banderoles et des pancartes, appelant notamment au «départ de tous les caciques du régime». D’autres revendiquaient «une période de transition sans les trois B». Sur d’autres pancartes, on réclamait «la libération de tous les détenus d’opinion et l’instauration d’une Algérie algérienne, démocratique, laïque et fédérale». Sur d’autres pancartes, des manifestants suggéraient la «dissolution du FLN». Au départ peu nombreux, les rangs des manifestants commençaient à grossir vers les coups de 14h. Des dizaines de milliers de jeunes, femmes, vieux et vieilles affluaient sans discontinuer vers le rond point Matoub Lounes, devenu depuis le 22 février dernier point de ralliement des manifestants.

Les manifestants, de plus en plus nombreux au fil des vendredis, ont encore donné de la voix, en faisant montre, pour la énième fois, d’une détermination sans faille pour se faire entendre. En rejetant toutes les offres du pouvoir, la rue se déclare «résolue» à rester mobilisée et inscrire son mouvement dans le temps jusqu’à la satisfaction de ses revendications. Pour les manifestants, le départ du chef de l’État intérimaire et du Premier ministre et la dissolution du parti-État FLN constitueraient un «préalable» avant l’amorce d’un quelconque dialogue, et ce pour «ne pas reproduire les échecs du passé».

Dans la commune d’Akbou, deuxième plus importante ville de la wilaya, des milliers de citoyens sont sortis, hier encore, dans la rue pour réclamer «un changement pacifique et démocratique du système». Du 1er au 16e vendredi, faut-il le signaler, aucun incident n’est venu entacher cette formidable mobilisation du peuple à Béjaïa.

F. A. B.

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