L’ancien directeur général de la sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel, a comparu avant-hier devant le procureur de la république près le tribunal de Sidi M’hamed à Alger. Cette seconde comparution de l’ancien DGSN devant le parquet en quatre jours, après celle devant le procureur de Tipaza, concerne l’affaire de la tentative d’introduction avortée de 701 kg de cocaïne au port d’Oran, le 29 mai 2018. Abdelghani Hamel comparaissait en tant que témoin, selon des sources judiciaires.
Jusqu’à présent, l’affaire de la plus grosse saisie de drogue dure en Algérie a ébranlé plusieurs personnalités de différentes institutions de l’Etat. Parmi les personnes citées, et avec lesquelles l’ancien DGSN entretient des relations professionnelles, il y a son chauffeur qui a été placé sous mandat de dépôt. Par ailleurs, cette affaire, à retentissement international, a fait sauter plusieurs magistrats, dont deux procureurs placés sous mandat de dépôt également.
En effet, moins d’un mois après la découverte de cette grosse quantité de cocaïne dans un conteneur devant contenir de la viande importée du Brésil par l’un des plus grands importateurs de viandes en Algérie, Kamel Chikhi, surnommé «Kamel El Boucher», onze magistrats, sur les 18 entendus, ont été suspendus par la justice, et deux procureurs ont été placés sous mandat de dépôt pour le chef d’inculpation de «bénéfice d’avantages indus». Lundi dernier, l’ancien DGSN, Abdelghani Hamel, avait comparu devant le juge d’instruction près le tribunal de Tipaza dans le cadre d’une enquête ouverte sur des affaires relatives à «des activités illégales» et «trafic d’influence». Après près de deux heures d’audition, l’ex-DGSN était reparti du tribunal sans qu’«aucune accusation ne soit portée contre lui».
M. A. T.