Le Collectif d’avocats de défense du principal accusé dans l’Affaire Khalifa Bank, l’ex P-dg du groupe Khalifa, Abdelmoumène Khalifa ont nié, jeudi, dans leurs plaidoiries devant le tribunal criminel près la Cour de Blida, lors de la séance de l’après-midi, les chefs d’accusation portés contre leur client, à savoir « vol qualifié, abus de confiance, falsification de documents officiels et corruption ».
Au cinquième jour du procès, rouvert après la réponse favorable de la Cour suprême au pourvoi en cassation du dernier verdict prononcé par le Tribunal criminel près la Cour de Blida en 2015, l’avocat du principal accusé a affirmé que « c’est le sentiment d’insécurité qu’il ressentait pour plusieurs considérations et la peur de ne pas bénéficier d’un procès équitable qui avait empêché Abdelmoumène Khalifa de se rendre ».
Il a souligné qu’«on reproche à son client des faits qu’il n’a pas commis» pour des «mobiles politiques», raison pour laquelle ce dernier ne s’est pas rendu après le mandat de dépôt international lancé contre lui, sur la base «d’accusations infondées».
L’avocat a ajouté que «l’ancien régime avait l’intention de liquider la Banque Khalifa avant même de découvrir les soi-disant infractions et dépassements» pour évincer son client qui était «un exemple du jeune algérien ambitieux qui a préféré investir dans son pays dans la décennie noire et contribué à la création de milliers de postes d’emploi en faveur des jeunes à l’époque».
Dans ce contexte, l’avocat de Abdelmoumène Khalifa a affirmé que son client «fond de grands espoirs» sur ce procès qui intervient dans des circonstances différentes du procès de 2015 qui «ne remplissait pas les critères d’un procès équitable».
Dans sa tentative d’acquitter son client, devant le tribunal, des faits qui lui sont reprochés, dont celui de «falsification de documents bancaires», la défense a affirmé qu’il s’agissait de documents datant du 26, 27 et 28 février 2003, alors que Abdelmoumène Khalifa a quitté le pays avant ces dates», s’interrogeant alors «comment peut-on le considérer comme étant le principal auteur», selon l’arrêt de renvoi.
Quant aux chefs d’inculpation de vol en réunion et d’abus de confiance, l’avocat de l’accusé a affirmé que les fonds avaient été déposés à banque Khalifa de manière volontaire et d’un accord entre les deux parties (la banque et les clients), en sus de la condamnation Youcef Akli, l’ancien directeur général adjoint chargé de la caisse principale de la banque Khalifa en 2007 pour vol en tant qu’auteur principal. Partant, il est légalement impossible de reprocher les mêmes charges contre les principaux auteurs, ce qui conduit à l’abandon des charges contre son client, a-t-il dit.
L’avocate de l’accusé, qui a également plaidé pour prouver l’acquittement et l’abandon des charges de corruption et d’abus d’influence de son client, a relevé que « tous les responsables des établissements publics qui déposaient leur fonds à la banque Khalifa ont été acquittés du crime de corruption, ce qui entraine l’abandon de cette charge. De même, il n’a jamais occupé de poste de cadre au sein de l’Etat pour qu’il soit accusé de trafic d’influence ».
A la fin de sa plaidoirie, l’avocate de l’accusé a requis l’acquittement de son client des différentes charges retenues, car il avait « refusé de financer la campagne électorale de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika ». Elle a demandé également la levée de main sur ses biens confisqués à savoir une voiture et une usine à Boufarik (Blida).
Le procès reprendra dimanche prochain avec la poursuite des plaidoiries des avocats de la défense du reste des accusés ayant débuté mercredi après la fin de la plaidoirie du procureur général et l’audition de tous les accusés, les témoins et les parties civiles.
En 2015, l’accusé principal Abdelmoumène Khalifa a été condamné par le tribunal criminel près la Cour de Blida à dix-huit (18) ans de prison ferme, assortie d’une amende d’un million de DA avec confiscation de l’ensemble de ses biens.
Abdelmoumène Khalifa (actuellement en détention), de même que d’autres accusés non arrêtés, sont poursuivis pour les chefs d’inculpation de « constitution d’association de malfaiteurs », « falsification de documents officiels et usage de faux », « vol en réunion, escroquerie, abus de confiance et corruption », « falsification de documents bancaires », et « banqueroute frauduleuse ».