Ali Benflis se retire de la politique

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Ali Benflis, l’un des quatre candidats malheureux de la Présidentielle du 12 décembre 2019, a décidé de mettre fin à sa carrière politique. L’annonce a été faite par le concerné en personne, hier, au cours d’une cérémonie d’adieux organisée à Alger avec les cadres et les sympathisants de son parti Talaia El Hourriet (Avant-garde des libertés). «J’ai décidé de me retirer de la vie politique et de remettre le flambeau du parti aux jeunes», a-t-il déclaré.

Avec à peine 10,55% des voix, Ali Benflis, qui avait déjà perdu les élections de 2004 et 2014 au profit de l’ancien Président Abdelaziz Bouteflika, a pointé, à l’issue de la présidentielle de jeudi dernier, à la troisième positon, derrière Abdelmadjid Tebboune (vainqueur du scrutin avec 58,15%) et Abdelkader Bengrina (17% des suffrages) et quitte ainsi la scène politique après plus de 30 ans d’activités dans différents postes de responsabilités. Après avoir été magistrat, avocat et bâtonnier, il est nommé ministre de la Justice le 9 novembre 1988 au sein du gouvernement de feu Kasdi Merbah.

Il sera reconduit au sein du gouvernement Hamrouche, puis dans celui de Sid Ahmed Ghozali. En tant que Garde des Sceaux, il contribua aux grandes réformes de la période d’ouverture démocratique du pays qui suivit les événements du 5 octobre 1988. Il est limogé du gouvernement le 21 juillet 1991. Il revient sur la scène politique en tant que député du FLN lors des législatives de 1997. Deux ans après, en 1999, il dirige la campagne électorale d’Abdelaziz Bouteflika pour l’élection présidentielle de 1999.

Il occupe ensuite, successivement, les postes de Secrétaire général de la présidence de la République, puis directeur de cabinet de la présidence et chef du gouvernement, après la démission d’Ahmed Benbitour le 26 août 2000, jusqu’à son limogeage de son poste en 2013 par l’ex-Président Abdelaziz Bouteflika. En 2004, lors de sa première candidature à la présidentielle, l’ancien chef de gouvernement avait à peine dépassé les 6% des voix, sévèrement battu par Abdelaziz Bouteflika (85%) dès le premier tour.

En 2014, Ali Benflis, qui se présente à nouveau à la magistrature suprême, se voit encore une fois battu par Bouteflika, même si son score a doublé pour atteindre 12% des voix. Se revendiquant opposant au régime, Ali Benflis, qui fonda son propre parti en 2015, a tenté de surfer sur la vague du mouvement du 22 février, s’affichant comme l’un des plus ardents défenseurs des revendications du peuple et se présentant pour la troisième fois au scrutin présidentielle du 12 décembre dernier. Un rendez-vous fatal pour celui qui a bouclé, le 8 septembre dernier, ses 75 ans.

A. C.

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