Un appel à la grève des transporteurs de la wilaya de Tizi-Ouzou, tous segments confondus, a été lancé pour la journée d’aujourd’hui.
Le débrayage se veut une opposition à l’obligation d’obtention d’un brevet professionnel de transport pour exercer le métier. Neuf associations de transporteurs, soutenues par le Collectif d’appui à la micro entreprise (Came) et l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), ont décidé de tenter de paralyser l’activité des transports de voyageurs et des marchandises pour s’opposer à l’obligation de suivre une formation qualifiante de 15 jours, qui sera sanctionnée par la délivrance d’un brevet professionnel des conducteurs de véhicules de transport de personnes et de marchandises.
Une obligation décrétée en mai 2016 et publiée dans le journal officiel d’août de la même année, dont l’application effective est annoncée pour le mois d’août prochain. Les initiateurs de ce mouvement justifient leur action par l’«inutilité» d’une telle mesure, quand bien même elle viserait à garantir plus de sécurité aux chauffeurs de ces véhicules et aux usagers de la route, de manière générale.
«Cette nouvelle mesure inutile et dont le montant est, de surcroît, injustifié, va à l’encontre des intérêts des transporteurs», plaident les réfractaires. Si sur le plan numéraire, les transporteurs sont en droit de discuter le montant exigé pour avoir accès à la formation de 74 heures, réparties en 15 jours, puisqu’elle est fixée à 48 000 dinars par candidat, mais dire que la formation est inutile est un renoncement au principe de la sécurité des voyageurs et usagers de la route.
D’ailleurs, aussi paradoxale que cela puisse paraître, les initiateurs de la grève demandent «au responsable concerné (par cette mesure) de se pencher plutôt sur des mesures qui apporteront un plus au citoyen et qui leur permettront d’offrir un meilleur service», ont-ils indiqué dans leur déclaration justifiant le refus «catégorique de ce brevet».
Or, l’acquisition des savoirs via la formation rendue obligatoire par l’arrêté du 19 mai 2016, vise essentiellement l’acquisition des connaissances professionnelles devant permettre une meilleure sécurité pour les chauffeurs et l’amélioration de la qualité des services qu’ils offrent aux citoyens.
Dans une missive adressée au directeur de wilaya des Transports, les associations des transporteurs évoquent les motifs les ayant incité à refuser cette nouvelle disposition. Ils estiment ainsi que «cette formation est dénuée de tout sens pratique du fait que la majorité des transporteurs accumulent déjà une expérience de plusieurs années d’activité». Aussi, «le coût de la formation, qui avoisine les 50 000 dinars, est exagéré», comme pour la durée de formation de 15 jours qui est, selon eux, contraignante car elle obligera les candidats à un arrêt de travail qui «ne manquera pas de causer un manque à gagner conséquent».
M. A. T.