Ath Abbas étalent leur savoir-faire

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La bibliothèque communale d’Ighil Ali a abrité, hier, des festivités marquant la célébration de la Journée mondiale de l’alimentation. Cette journée, qui a drainé une foule nombreuse, a été organisée à l’initiative de l’association Adrar pour le développement des produits agricoles des Ath Abbas en collaboration avec la direction des services agricoles (DSA), la subdivision agricole et l’APC d’Ighil Ali, ainsi que l’association féminine locale « Tafat ». Une exposition-vente de produits agricoles et artisanaux a été organisée tout au long de la manifestation, où 25 stands ont été installés pour l’occasion.

Ainsi, pour promouvoir l’agriculture de cette région montagneuse, les paysans et artisans locaux ont étalé tout leur savoir-faire suivant leur spécialités respectives, et ce, devant une foule admirative et surtout curieuse d’en savoir un peu plus sur les produits exposés. La manifestation a permis surtout de mettre en exergue la richesse que recèle la région des Ath Abbas qui promet beaucoup dans les domaines agriculture de montagne et artisanat. Les produits exposés concernaient l’habillement avec le métier à tisser (Takechabit, burnous et couverture traditionnelles appelée Ihembel), la robe kabyle sous toutes ses déclinaisons, le prêt-à-porter. Il y avait également des produits agricoles du terroir, à l’instar du lait et ses dérivés (fromage et petit-lait de chèvre, beurre…) des farines de caroube et du blé grillé, de l’huile d’olive et des olives séchées, des plats culinaires traditionnels, des gâteaux…

Toutefois, il y a lieu de souligner cette spécialité de la région qui a trait à la confection du poivron rouge moulu. La région des Ath Abbas est connue pour sa production de cette épice qui est utilisée comme colorant alimentaire naturel des sauces. Tous les foyers de la région confectionnent cette épice qui relève les plats. Des femmes en font un véritable commerce. Un litre du poivre rouge piquant moulu coûte 1 000 DA, alors que le doux vaut 800 DA/litre ! Il y avait aussi le stand de vente des raisins de Mouka, qui avaient dépassé les frontières du village avant la guerre de libération nationale, tellement ils sont de bonne qualité. Jusque dans les années 1940, il y avait un marché hebdomadaire à Bouni, où les produits agricoles de la région étaient vendus.

D’autres stands exposaient, quant à eux, des produits artisanaux comme les ustensiles en bois de frêne (cuillères, assiettes, coupes…) des colliers artisanaux en ambre gris appelés Skhab. Cette industrie artisanale a failli disparaître dans la région, n’était-ce le courage et la persévérance d’une femme de Takorabt qui a ressuscité ce métier traditionnel. «Je fabrique moi-même les colliers de Skhab à Takorabt. Les prix oscillent entre 2 500 et 5 000 DA le collier. Cela dépend de la matière avec laquelle il est fabriqué», dira cette vaillante dame de Takorabt présente avec son stand à ladite manifestation. Autre curiosité, cette fois-ci nous vient de cet appareil appelé séchoir que nous proposait le jeune Izeradjène Ali, un jeune menuisier d’Ighil Ali. «Cet appareil sert à sécher les fruits et légumes comme la figue, le poivron, la tomate et les grains comme le couscous et bien d’autres produits alimentaires nécessitant leur séchage.

J’ai reçu un prototype d’une association française et j’en ai fabriqué un par mes soins. On peut le fabriquer à toutes dimensions. C’est un appareil en bois composé de trois compartiments pour le séchage des fruits et légumes. Il possède une grille et une vitre pour protéger les produits à sécher contre la poussière et la pluie», explique notre interlocuteur. Ainsi donc, la célébration de la Journée mondiale de l’alimentation à Ighil Ali a tenu toutes ses promesses. Elle a permis surtout de mettre en valeur la richesse artisanale et agricole de cette région montagneuse qui a besoin d’encouragement.

Syphax Y.

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