À l’initiative de l’association culturelle Tafath et le comité des sages, les habitants du village Ath Oualvane, dans la commune de Saharidj, ont célébré, samedi dernier, la Journée nationale du chahid. L’activité à laquelle ont pris part les autorités locales, des élus de l’APW et la famille révolutionnaire de la circonscription de M’Chedallah, a été abritée par l’école primaire Bouaziz Ali du village. La célébration a débuté par des témoignages de plusieurs maquisards, dont le colonel Abdellah Delles.
Ce dernier est revenu sur la participation active du village Ath Oualvane à la guerre de libération et durant laquelle pas moins de 74 martyrs étaient tombés au champ d’honneur sur les 300 habitants que comptait ce village durant cette période. Les témoignages étaient nombreux sur cette période de l’Histoire de l’Algérie et plusieurs orateurs se sont focalisés sur un fait qui a marqué les esprits durant le vote organisé par l’administration coloniale en 1958 que la population a refusé sur appel du front de libération national (FLN).
Selon l’un des témoignages des anciens maquisards présents à la cérémonie de samedi dernier, les militaires français ont rassemblé les villageois devant la mosquée pour les obliger à voter de force en les brutalisant. La martyre Barr Fadhma a alors, dans un geste héroïque, désarmé un officier particulièrement violent. Ne sachant pas se servir de l’arme, elle le lui a brisé sur la tête avant d’être abattue par des soldats français qui ont tiré sur la foule la tuant sur place et blessant neuf autres femmes.
La cérémonie a été clôturée par la remise d’attestations d’honneurs aux familles des martyrs du village. Il est utile de préciser que le village Ath Oualvane, l’un des plus anciens de la commune de Saharidj, est situé à 4 kilomètres à l’ouest du chef-lieu de commune. Il a été à plus de 60 % déserté par les villageois après le carnage perpétré en 1996 par les sanguinaires du GIA et les sbires de Hattab qui ont égorgé trois membres d’une même famille qui faisaient partie des groupes de légitime défense (GLD).
Oulaid Soualah