« Yennayer », le nouvel An berbère qui coïncide avec le 12 du mois de janvier, demeure un patrimoine culturel immatériel que d’aucuns ne peuvent nier.
A cette occasion, plusieurs localités et villages s’affairent à l’accueillir par une multitude de festivités, aussi riches que variés, à l’instar des autres régions du pays et de toutes les communautés berbères du Maghreb. Ces préparatifs sont de deux ordres. Il y a la célébration collective et les rites spécifiques aux familles.
Ainsi, les préparatifs des festivités célébrant cet événement ont commencé depuis plusieurs jours à travers bon nombre de localités. A titre d’exemple, à Chemini, beaucoup de villages, par le biais d’associations et de Comités de village, mettent les bouchées doubles pour célébrer comme il se doit cette journée haute en symboles.
Boumelal, Louta, Ath Soula… sont déjà en pleins préparatifs. Des villages dont les habitants tiennent mordicus à pérenniser cette fête vieille comme le monde.
À Souk Oufella, une commune limitrophe, même son de cloche. Les habitants des villages Zountar, Ayaten, Tiliouacadi, Iabdounene ont manifesté un immense engouement pour la célébration de Yennayer.
La commune de Tinebdar, elle aussi, n’est pas en reste. Un riche programme est concocté à cet effet. D’ailleurs, depuis quelques jours, les préparatifs vont bon train avec l’aménagement et l’embellissement des lieux, où se dérouleront les festivités.
Différentes animations, entre autres, des expositions variées, des galas, des ateliers et des conférences, en plus des représentations théâtrales, des récitals poétiques, des défilés d’habits traditionnels, sans oublier le traditionnel repas de Yennayer, figurent au programme préparé par les différentes associations activant dans la région des Ath Waghlis.
Il ne faut oublier non plus que chaque région a ses rites et ses habitudes liées à des croyances et mythes fondateurs de Yennayer, qui se veut surtout un moment festif et de convivialité.
C’est aussi une occasion pour les personnes fâchée de se réconcilier. Quant au repas de Yennayer, il occupe une place prépondérante dans ces festivités, vu sa riche symbolique.
En Kabylie, le sacrifice du coq pour préparer le fameux couscous aux sept ingrédients en est un. Le choix du coq, comme animal à sacrifier pour arroser la terre de son sang, est dicté par son chant matinal, qui annonce la naissance de la lumière (le lever du jour), pensent certains historiens.
Pour ce qui est des sept ingrédients qui rentrent dans la réparation de ce plat, servi la veille, ce sont principalement des légumes secs, lesquels symbolisent la multiplication donc l’abondance.
D’ailleurs le mot «Uftiyen», qui désigne en kabyle les légumes secs, signifie aussi ceux qui se multiplient. Après le repas, il convient de vérifier si tout le monde a mangé à sa faim.
C’est la maîtresse de maison qui s’assure de cela, en posant directement la question à tous les membres de la famille.
A ces derniers de répondre : « Oui, nous avons mangé et sommes rassasiés. » En outre, la coutume veut que les ustensiles soient pleins et non vides ce jour-là.
Pour cela, il est conseillé de laisser de la nourriture dans les plats. Pour rappel, la fête de Yennayer, premier jour du calendrier agraire utilisé par les paysans amazighs depuis l’antiquité, qui marque l’avènement du Nouvel An, célèbre à travers les rituels liés à l’homme la terre nourricière.
Il marque le début du calendrier amazigh basé sur les changements de saison et les différents cycles de végétation rythmés par le positionnement des astres.
Une fête que l’homme primitif dédiait exclusivement à la terre et aux forces de la nature, les exhortant à travers des offrandes et autres gestes à être clémentes pour une année favorable à l’agriculture.
Bachir Djaider

